nonchalance \nɔ̃.ʃa.lɑ̃s\ féminin
Singulier | Pluriel |
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nonchalance | nonchalances |
\nɔ̃.ʃa.lɑ̃s\ |
Elle était sobre, très propre et n’ayant d’autre défaut que beaucoup de paresse, la nonchalance régnant dans toutes ses actions et dans toute sa personne, malgré l’air de vivacité que ses yeux annonçaient.— (Donatien Alphonse François de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, ou l’École du libertinage, 1785, introduction)
Pour le reste, il avait laissé les choses suivre leur cours, et quand le vieux caissier, le vénérable Savourdin, bonhomme à lunettes d’or et à cravate blanche, le priait chaque soir de vérifier la caisse, il s’acquittait de cette besogne avec une nonchalance véritablement inexplicable.— (Hector Malot, Cara, E. Dentu, 1878, 1re partie, chap. 2)
Je reconnaissais ce genre de plaisir qui requiert, il est vrai, un certain travail de la pensée sur elle-même, mais à côté duquel les agréments de la nonchalance qui vous fait renoncer à lui, semblent bien médiocres.— (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Gallimard, 1919)
Le soleil des tropiques, en brunissant son visage, ne lui avait point donné cette vivacité de geste et de parole qui s’unit chez les créoles à une nonchalance souvent pleine de grâce.— (Victor Hugo, Bug-Jargal, 1818-1826, chap. 2)
Penchés comme en une nonchalance de rêve sur les petits murs terreux, les amandiers pleurent leurs larmes blanches sous la caresse du vent...— (Isabelle Eberhardt, Pleurs d’amandiers, 1903)
C'était un grand Noir filiforme qui semblait plein de nonchalance et de mauvaise volonté, bien qu'il portât une tunique à boutons et des culottes de nègre de maison.— (Jean-Louis Cotte, Les semailles du ciel, Éditions Albin Michel, 1970, chapitre 12)
Ou je me réveillerai, et les lois et les mœurs auront changé, — grâce à son pouvoir magique, — le monde, en restant le même, me laissera à mes désirs, joies, nonchalances.— (Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, M. J. Poot, Bruxelles, 1873, page 25)
Mais non. Ce qu’il voulut, c’est arracher tous ceux— (Edmond Rostand, La Princesse lointaine, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895, acte I, scène 2)
Qui vivaient engourdis, orgueilleux, paresseux,
À l’égoïsme obscur, aux mornes nonchalances,
Pour les jeter, chantants et fiers, parmi les lances,
Ivres de dévouement, épris de mourir loin,
Dans cet oubli de soi dont tous avaient besoin !
nonchalance