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(XIIIe siècle) Du persan نیلوفر, nīlūfar ou de l’arabe نینوفر, nīnūfar ; plus avant, du sanskrit नीलोत्पल, nīlotpala (« lotus bleu »), composé de नील, nīla (« bleu-noir ») et de उत्पल, utpala (« lotus »).
Le Dictionnaire de l’Académie française avait abandonné nénufar[1][2] pour adopter nénuphar dans son édition de 1935[3], et est revenu[4] à la graphie initiale. Le Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques préconise cette orthographe du fait de l’origine arabo-persane du mot, laissant au graphème ‹ ph › la fonction de transcrire la lettre φ (« phi ») du grec ancien.
On emploie indifféremment la racine de nénufar à fleurs blanches ou nénufar blanc , & celle de nénufar jaune ; mais on ne se sert presque absolument que des fleurs du nénufar blanc.— (Nicolas Lémery, Le grand vocabulaire françois, tome 19, 1727, page 137)
Résumer d’un regard la vierge absence éparse en cette solitude et, comme on cueille, en mémoire d’un site, l’un de ces magiques nénufars clos qui y surgissent tout à coup, enveloppant de leur creuse blancheur un rien, fait de songes intacts, du bonheur qui n’aura pas lieu et de mon souffle ici retenu dans la peur d’une apparition, partir avec— (Stéphane Mallarmé, Pages, Le nénufar blanc, Edmond Deman, 1891)
Bientôt le cours de la Vivonne s’obstrue de plantes d’eau. Il y en a d’abord d’isolées comme tel nénufar à qui le courant au travers duquel il était placé d’une façon malheureuse laissait si peu de repos que, comme un bac actionné mécaniquement, il n’abordait une rive que pour retourner à celle d’où il était venu, refaisant éternellement la double traversée.— (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Gallimard, 1919)