obéir \ɔ.be.iʁ\ transitif indirect 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’obéir)
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?— (Voltaire, Dictionnaire philosophique : Fanatisme)
La partie habitable de l’aéronef était éclairée et retentissait du va-et-vient de l’équipage obéissant au branle-bas.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
Ni l’un ni l’autre n’eurent jamais à mon égard cette peur de n’être pas obéi qui rend les chefs méchants ; ils me sentaient fidèle et ils n’avaient pas tort.— (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937)
Pour Arendt, quiconque se contente de « faire son travail » et d’obéir docilement aux ordres sans jamais s’interroger sur les conséquences de ses actes, quiconque se soumet aveuglément à l’autorité permet au mal de s’immiscer sournoisement.— (Nathalie Elgrably-Lévy, Exercer son humanité pour contrer les dérapages, Le Journal de Québec, 19 février 2021)
Obéir à la force, à la nécessité.
Obéir à l’instinct, à sa nature.
Les soirées entre Coréens obéissent toujours au même schéma : on boit l'apéritif (du soju ou de la bière) chez l'un, puis on va dîner dans l'un de ces restaurants où l'on est accroupi devant une table basse ; .— (Jean Piel, Corée, tempête au pays du Matin-Calme, Arles : chez P. Picquier, 1998)
Ses doigts malhabiles, enflés par la goutte, lui obéissaient très mal.— (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
Encore une fois, je ne me sens point de colère contre les adolescents qui, sous le nom d’esthètes, obéissaient aveuglément aux fantaisies saugrenues de certains faiseurs, dont le nom ,, a perdu aujourd'hui les trois quarts de son prestige.— (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 39)
Tout corps matériel obéit à la loi de gravitation universelle.
Les provinces qui obéissent au roi.
Les peuples qui obéissaient à l’empire romain.
Obéir à la barre, au gouvernail.
Obéir bien au coup de volant.
Ce cheval obéit bien à l’éperon, à la main, aux aides.
Autrement dit : celui qui obéit à un autre le fait parce qu'il ne peut s'obéir (et donc se commander) à soi-même.— (André Stanguennec, Le questionnement moral de Nietzsche, 2005, page 96)
Maintenant, comment serais-je certaine d’avoir été obéie ?— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
C’était Abraham centenaire, père d’Ismaël et d’Isaac, époux de sa sœur Sara, maître obéi de sa servante Agar.— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VII)
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