obombrer \ɔ.bɔ̃.bʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Toute cette partie du Palais de justice est obombrée par les hautes et magnifiques constructions de la Sainte-Chapelle.— (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
Les ailes des anges m’ont obombré, mon cher et respectable ami ; j’ai le brevet pour Ferney plus favorable que je n’avais osé le demander et l’espérer— (Voltaire, Lettre au Comte d'Argental, 3 juin 1759)
Quelques poils commençaient à obombrer les commissures de ses lèvres, quoiqu’elle les arrachât soigneusement avec des pinces.— (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863)
Aux approches de la puberté le faciès de Gaston s’obombra, on eût dit que la sève allait empoiler tout son corps.— (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
La proéminence de l’arcade de l’œil, quoique très-élégamment coupée, obombre le regard et ajoute encore à cette mélancolie.— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
Les caricatures de Goya renferment, dit-on, quelques allusions politiques, mais en petit nombre ; elles ont rapport à Godoï, à la vieille duchesse de Benavente, aux favoris de la reine, et à quelques seigneurs de la cour, dont elles stigmatisent l’ignorance ou les vices. Mais il faut bien les chercher à travers le voile épais qui les obombre.— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
Quittez cette livrée de mélancolie et de misère qui obombre vos avantages naturels et vous inspire une injuste défiance de vous-même.— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
Mon esprit subtilement actif, que n’obombre aucune inquiétude, sourit à la plus humble et plus aimable pensée, comme ma chair à l’azur, au soleil, et mon cœur à tout ce qui vit.— (André Gide, Journal, II, 1926-1950, Gallimard, Pléiade, 1997, page 232)
Les couleurs s’obombrent.— (Alain Damasio, La Horde du Contrevent, Folio SF, 2013, page 205)