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Peut-être[2] emprunté à l’italien parrucca. Étant donné la polysémie du moyen français perruque et la rareté relative de son équivalent italien parrucca au XVIe siècle, il semblerait que le mot soit français.
L’espagnol a peluca, peluquín (« perruque », « toupet »), le sarde pilucca, le lombard peluch, « toupet », le piémontais pluch, le génois pelluco, « cheveu, fibre », : tous ces mots se ramènent au latin pilus, « poil », qui a donné les formes en l, comme il a donné l'italien piluccare, et le français peluche, pluche ; les formes en r sont des altérations[1]. Pour le TLFi[2], on ne peut rattacher ce mot au latin pilus car cet étymon n'explique pas le \a\ de la première syllabe des plus anciennes attestations (parrucque en 1465) et explique mal le \r\géminé.
Il est bien nécessaire d’employer de l’argent à des perruques, lorsque l’on peut porter des cheveux de son cru qui ne coûtent rien !— (Molière, L’Avare, 1668, acte I, scène V)
Sa perruque blonde bien frisée, bien mise, seyait à sa blanche figure froidie comme celle de ces femmes de bourgmestre peintes par Holbein.— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
Il ôtait son grand habit noisette, remettait sa perruque dans la boîte et tirait de nouveau son bonnet de soie sur ses oreilles, en disant.— (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
— On n’est pas coiffé à Londres comme à Paris. Les Anglais savent faire des constitutions, mais ils ne savent pas faire de perruques, et leur poudre n’est pas d’un blanc assez pur.— (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 176)
Que ne trouve- t-on pas dans les greniers ? Des perruques de cour ou de comédie, ce qui est à peu près la même chose, perruques à marteau, perruques moyen âge, perruques de satyres décorées de petites cornes d’or ; — (Germaine Acremant, Ces Dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 83)
On devine ses mérites rien qu’à la regarder : elle est grande, énorme de taille et barbue, avec un long nez, de longues dents, des yeux jaunes brouillés et une espèce de perruque à la Titus, aplatie sur le front, qui a dû être noire autrefois.— (Léon Frapié, « La concierge », dans Les Xontes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 115)
Il saisit rageusement sa perruque, qui lui redonnait pour un soir la chevelure bananoïde de ses chères sixties, et la jette dans le lavabo où elle se met à sombrer comme un transatlantique.— (Jacques Jouet, sur un scénario de François Rivière, Jonathan Cap : Racket à Roland-Garros, Éditions Nathan, 2015, chapitre 1)
Je ne balance pas assurément entre Catherine II et les vingt-cinq perruques de Genève.— (Voltaire, Lettres d’Argental, 11 octobre 1765)
Mais vous ne savez pas que si je tarde seulement quinze jours à ma convalescence, on me dira, quand je reviendrai, que je suis une perruque, un vieux, que mon temps est fini, que je suis Empire, rococo !— (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre LIV, page 225 de l'édition Garnier)
Tout sera présenté, tout sera mis en forme parfaitement – irréfutablement – et les vieilles perruques nobles qu’on croirait peintes sur la boiserie acquiesceront au Sénat l’une après l’autre à la lecture de mon rapport, comme si de leur vie il n’avait été question de faire autre chose : se dérobe-t-on à la voix même de la patrie ?— (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
« La perruque, ça veut dire retrouver le sens de soi et à mon avis ça correspond vraiment à la réalité de la perruque : on travaille pour soi, on retrouve sa personnalité, sa créativité. Ou plus simplement, réparer son scooter ou réparer une balayette! »— (Robert Kosmann dans Le temps des ouvriers, un documentaire vidéo réalisé par Stan Neumann en 2020, produit par Les Films d'ici et diffusé par Arte.)
Il le trouvait tiède, timide, arriéré, perruque ; ce dernier substantif métamorphosé en adjectif exprimait le plus haut degré de son mépris.— (Ch. de Bernard, Un Homme sérieux)
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage