S’il faut dire, en parlant d’une femme, Poëte, ou Poëteſſe ; Philoſophe, ou Philoſopheſſe ; proprietaire, ou propriétaireſſe ; dépoſitaire, ou dépoſitaireſſe.— (Gilles Ménage, Observations sur la langue françoise, Claude Barbin, 1676)
Il faut dire, cette femme eſt Poëte, eſt Philoſophe, eſt Medecin, eſt Auteur, eſt Peintre ; & non Poëteſſe, Philoſopheſſe, Medecine, Autrice, Peintreſſe, &c.— (Nicolas Andry de Boisregard, Reflexions ſur l’uſage préſent de la Langue Françoiſe ou Remarques Nouvelles & Critiques touchant la politeſſe du Langage, Laurent d’Houry, 1692 (1re édition 1689), page 163-164)
Singulier | Pluriel |
---|---|
philosophesse | philosophesses |
\fi.lo.zɔ.fɛs\ |
philosophesse \fi.lo.zɔ.fɛs\ féminin (pour un homme, on dit : philosophe)
Une vieille nommée madame de Laid-Harnois voulut faire la philosophesse discrette .— (Octave Delepierre, Bibliothèque bibliophilo-facétieuse : chansons historiques et satiriques sur la Cour de France, Londres, 1854, page 7)
Et j’appris que Mlle Melliflue (qui probablement, en vraie philosophesse, ne faisait aucune différence entre deux hommes) regardait d’un même œil complaisant un jeune freluquet qui fréquentait la maison et le sieur Chrysostome, poussant ce dernier à mettre dans le même sac le freluquet, sa Melliflue, vous, moi et tout le genre humain — et certes à bon droit.— (Ippolito Nievo, traduit par Muriel Gallot, Anti-aphrodisiaque pour l’amour platonique, 1986 (1re édition 1956), page 148)
Parmi les tentatives de féminisation non-retenues par l’usage, mentionnons une philosophesse dans la Néologie de L.-S. Mercier (1801).— (Christine Planté, La désignation des femmes écrivains, dans Langages de la Révolution, 1770-1815, Klincksieck, 1995, page 411)
Aux xviie siècle et xviiie siècles, philosophesse a été vigoureusement attaqué pour une raison esthétique : on y entend le mot fesse.— (Michaël Lessard, Suzanne Zaccour, « Parler féministe. Petit guide de féminisation ostentatoire », dans L’Esprit libre, 7 mars 2017 )