rencogner \ʁɑ̃.kɔ.ɲe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se rencogner)
Je l’ai rencogné dans une embrasure, dans une croisée, pour lui dire ce que j’avais sur le cœur.
Il tremblait de peur, ce gosse. Il se rencognait contre le mur comme un rat. Comme un petit rat puant et traqué. Et moi, je m’avançais.— (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 221)
Même, une fois, elle porta vivement son mouchoir à sa bouche comme pour étouffer un sanglot prêt à s’échapper, le mordilla avec rage, et se rencogna au fond du coupé.— (Octave Mirbeau, Contes et nouvelles – La puissance des lumières, réédition Arcadia, 2002, page 59)
Soudain, il pensa qu’il allait se retrouver seul, et, se rencognant dans le fond du taxi, il laissa échapper un violent gémissement.— (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
Craintive, l’Anaïs se rencognait, se tassait dans l’angle de l’armoire, les bras collés au corps, les mains en flèche serrées entre ses cuisses.— (Marcel Aymé, La jument verte, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 254)
il s’est rencogné sous le préau ou est entré aussitôt dans la danse, c’est selon, puis ils se sont tous retrouvés assis derrière les tables lilliputiennes, immobilité et silence, tous les mouvements du corps contraints à domestiquer le seul déplacement de la plume dans ce corridor à plafond bas : la ligne !— (Daniel Pennac, Comme un roman, Gallimard, 1992, page 41)
Me rencognant dans un vieux fauteuil Club au cuir décati, je comptai, comme quand j'étais enfant, le nombre de secondes qui séparaient l'éclair foudroyant du tonitruant coup de tonnerre.— (Jean-Pierre Alaux, Une dernière nuit avec Jimmy, Calmann-Lévy, 2010, page 14)