retremper \ʁə.tʁɑ̃.pe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se retremper)
Retrempons nos plumes dans le solide encrier de nos pères.— (Joseph Grandgagnage, Wallonnades, F. Oudart, Liège, 1845, page 33)
Trempez les choux de Bruxelles dans les trois plats dans l’ordre : farine, œufs battus, chapelure, puis retrempez-les dans les œufs et la chapelure.— (Collectif, La Cuisine des choux, Éditions Artémis, 2006)
Ce grand évènement avait retrempé le zèle de tous ces messieurs; ils se seraient fâchés de bien peu de choses auparavant, ils ne se fachèrent plus de rien.— (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 353)
Mais la franchise du ton de voix, le caractère ferme et vrai des interlocuteurs, qui perçait à chaque mot, retrempait son âme comme l’air des hautes montagnes.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
Après des efforts surhumains qu’il faisait pour regagner le temps donné aux plaisirs, il lui fallait l’ivresse de nouveaux désordres pour retremper ses forces.— (George Sand, Jeanne, 1844)
J’ai rendu des services aux artistes ; j’ai voyagé pour retremper mon inspiration et pouvoir chanter ex professo les merveilles de la nature et des antiques civilisations.— (George Sand, Adriani, t. 2, A. Cadot, 1854, page 192)
Car enfin la lutte, l’agitation, même la bourrasque populaire et la houle de la place publique, si tout cela est une calamité de passage, tout cela est encore de la vie, tout cela est de l’énergie, une hygiène rude, mais propre à renouveler un peuple et à retremper son caractère.— (Eugène Pelletan, Le 31 Mai, Pagnerre, 1863, page 24)
Il avait quitté le pays à l’âge de cinq ans, et il n’y était plus revenu qu’une fois en 1816, époque à laquelle sa mère avait imaginé de se retremper dans l’air de sa seigneurie, un peu oubliée sous l’empire— (George Sand, Jeanne, 1844)
Il eût fallu avoir le courage de se séparer momentanément, de se fuir, de demander aux voyages leurs distractions forcées, de se retremper dans la nature ; car l’homme est fils de la terre comme Antée, et reprend sa vigueur épuisée quand il touche le sein maternel.— (Maxime Du Camp, Les Forces perdues, Michel Lévy frères, 1867, page 137)
Retrempons-nous dans la Parole de Dieu ; ne nous noyons pas dans les regrets du passé.— (Agénor de Gasparin, Le Bon Vieux Temps, M. Lévy frères, 1873, page 265)
— Sainte-Austreberthe était fatigué de la vie parisienne et il éprouvait le besoin de venir se retremper dans la vie provinciale, plus simple et plus facile.— (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
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