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(XVIIe siècle) Du vieux norrois rún (« rune »), par divers intermédiaires[1], où ce mot signifiait « secret murmuré » et « connaissance cachée »[2],[3]. Mais l’origine plus ancienne du mot rune demeure incertaine[4].
L’hypothèse majoritaire est qu’il viendrait du proto-celtique (puis du proto-germanique qui l’aurait importé tel quel) *rūno- (« secret, mystère, incantation, savoir secret, magie »)[3]. On retrouve des variantes de ce mot avec des sens proches dans la plupart des langues celtiques et germaniques (dont : langues scandinaves) anciennes ou plus récentes. Toutes convergent vers l’idée que les runes constituent un système initiatique lié à la parole, d’où le composé gaulois*comrunos ou *cobrunos, « confident, initié (dans le secret) »[5].
Une autre hypothèse a également été avancée : le mot pourrait venir d’une racine indo-européenne signifiant « creuser », en accord avec le fait que les runes étaient gravées[4].
Tu n’ignores pas la vertu des runes Ni le pouvoir des signes tracés sur les lames— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, 1897, page 86)
il entend la parole étrange, le dire, les chants chamarrés, les runes mieux chantées, parées dans les prés de Väinölä, les landes du Kalevala.— (Elias Lönnrot, Le Kalevala, Chant 3 — Traduction de Gabriel Rebourcet)
Les runes n’ont point seulement une valeur graphique : comme les surates du Koran ou comme le carmen, elles ont un pouvoir mystérieux. Tout cède à l’influence de leur vertu magique : elles dissipent l’orage, domptent les flammes, guérissent les maladies, raniment les morts..., et miracle plus grand, inspirent une tendresse nouvelle au cœur qui ne voulait plus aimer.— (Louis Énault, La Norvège, 1857)
De nombreuses inscriptions, difficiles à déchiffrer, se prêtent d’ailleurs à une interprétation relevant d’un usage magique des runes. Certaines laissent entrevoir une caste de prêtres-magiciens, capables de conférer un pouvoir magique aux objets par le simple fait d’y graver leur nom. Ces maîtres des runes se désignent quelques fois sous le nom d’erilaR, terme dont la signification demeure incertaine, parfois rapproché du nom d’un peuple, les Hérules, parfois apparenté au titre scandinave jarl, mais interprété comme désignant un magicien, un prêtre, ou les deux à la fois. Les runologues contemporains mettent toutefois en garde contre la tentation d’attribuer une signification magique à toute inscription obscure, soulignant que la valeur magique des runes n’est attestée que de façon marginale, même si les runes peuvent, comme tout système d’écriture, être utilisées pour écrire des formules magiques. Les inscriptions indéchiffrables peuvent tout aussi bien être attribuées à des artisans insuffisamment lettrés.— (Frédéric Vincent, « Runes et inscriptions runiques », Fafnir – L’encyclopédie de la Scandinavie médiévale, 2018, § 5)[4].
Notes
N.B. : L’écriture runique est le plus ancien système connu d’écriture des langues germaniques orientales et septentrionales. Les plus anciennes inscriptions datent du IIe siècle ap. J.-C. (mais certaines pourraient dater de la première moitié du Ier siècle)[4]. - Elle est globalement déchiffrée et lue, mais certaines inscriptions — probablement codées ou lacunaires — posent encore des problèmes de déchiffrement[6],[7]. - Cela d’autant plus qu’elle a d’abord servi à retranscrire une langue aujourd’hui disparue (et reconstruite : le proto-germanique), qu’elle a servi ensuite à transcrire plusieurs langues parentes mais différentes. - De fait il existe plusieurs types et formes de runes, avec des variantes régionales, et qui ont évolué dans l’histoire, même si leur parenté est avérée et évidente : il existe ainsi des « runes proto-germaniques puis germaniques » ou vieux fuþark à vingt-quatre signes, des « runes cryptiques » (dont des « runes de substitution », et d’autres « runes à crochets », dites aussi hahalrunar « runes-chaudron »), et des « runes scandinaves » (ou fuþark à 16 signes, dont une « variante de Rök » : kortkvistrunar « runes à branches courtes »)[8], et même une variante « sans brindilles ». - À chacun des caractères de cet alphabet étaient associées et attribuées certaines vertus magiques[1].
↑ Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, collection « des Hespérides », 2003, ISBN2-87772-237-6, page s 122-123, 262.
↑(français) Emma Groeneveld, traduite par Babeth Étiève-Cartwright, Runes sur World History Encyclopedia, 2018. Consulté le 07/11/2023.
↑Alain Marez, « Le sens véritable de la formule <sakumukmini> sur le monument de Rök », dans Études Germaniques (n° 251), 2008/3 . Consulté le 07/11/2023.
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