stupéfactionner \sty.pe.fak.sjɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
— Dumanet !— (Roger Spadridi, Premières fantaisies, Alfred Saint-Lanne, 1875, page 10)
— Mon sargent que veut-il de moi ?
— Que vois-je de mes yeux stupéfactionnés ?
— Mon sargent ?...
— Et votre pudeur ne rougit pas ! Ne voyez-vous pas, Dumanet, que votre tunique est défunte d’un bouton ?
— Partir ? Mon fusil ? Pas de danger, sapeur, il n’est pas chargé !— (Christophe, Les facéties du sapeur Camember, A. Colin & Cie, 1896, page 10, case 3)
— Que voilà, conscrit, une raison itérative, mais qu’elle n'est pas subséquente de la chose et que positivement elle me stupéfactionne de renversement !
NE DITES PAS... 1. Surprendre. 2. Émouvoir. 3. Suggérer. 4. Confondre. 5. Joindre. 6. Convulser. 7. Recevoir.— (Remy de Gourmont, Épilogues : M. Croquant, Mercure de France, 16/02/1913, page 795)
DITES... 1. Stupéfactionner. 2. Émotionner. 3. Suggestionner. 4. Confusionner. 5. Jonctionner. 6. Convulsionner. 7. Réceptionner.
Et de ces nouveaux verbes, je ne désespère pas de voir, un jour prochain, sortir des substantifs nouveaux : à force d’inventionner, on arrivera à un fameux inventionnement, qui sera bientôt lui-même inventionnementé ! Il n’y a, en effet, aucune raison pour ne pas continuationner. Imaginationnez-vous ça ? Moi, un tel révélationnement me dégoutationne, et voilà pourquoi je réactionne !... Quand, au temps de mon enfance, le bon sapeur Camembert se disait stupéfactionné, c’était de la rigolade ; aujourd’hui, parler comme lui, c’est parler sérieusement !— (B. Gonia, Propos d’un sauvage, Journal des mutilés, réformés et blessés de guerre, 07/01/1928, page 2)
J’ai été stupéfactionné par Lionel Jospin qui s’est dit stupéfié par ses adversaires politiques, alors qu’il aurait pu tout simplement être stupéfait… ça sentait son instit, tout ça; ça sentait la dictée de Bernard Pivot…— (Jackie Berroyer, Parlons peu, parlons de moi, Libération, 13/03/1995)
Je viens de renfiler mes croquenots de ski lorsque Natalia est stupéfactionnée de me voir fuser hors du refuge comme un tampon mal arrimé. Cette fois, il ne m’échappera pas, le paparaseur qui nous cliche à travers le fenestron !— (Patrice Dard, Culbutes dans le calbute, Fayard, 2007)