tambouriner

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Étymologie

Le verbe tambouriner provient du nom tambourin, qui est un petit instrument de percussion.

Verbe

Enfant tambourinant. Illustration tirée de l'Abé-boekje voor lieve kinderen.

tambouriner \tɑ̃.bu.ʁi.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Jouer du tambour ou du tambourin.
    • Il tenait son long et léger tambourin pendu au bras gauche par une courroie, et de la main du même bras portait à ses lèvres un petit fifre, pendant que de sa main droite il tambourinait, l’air crâne, la jambe en avant. — (Alphonse Daudet, Numa Roumestan, chap. 1 : Aux arènes, Paris : chez Charpentier, 1881, p. 14)
    • La chèvre prendra un tambourin dont elle ira tambourinant. — (Jean Sabran, Le Roman de Renart, Éditions G.P., Paris, 1950, page 60)
  2. Imiter le bruit du tambour.
    • Tambouriner sur les vitres.
  3. Frapper répétitivement, comme on frappe sur un tambour.
    • L’Empereur était fort agité ; il marcha seul dans la chambre comme quelqu’un qui attend avec impatience, et fit en un instant trois fois sa longueur, puis s’avança vers la fenêtre et se mit à y tambouriner une marche avec les ongles. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
    • Sa physionomie resplendissait, et il courait à la croisée tambouriner de ses doigts sur les vitres. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Alors je me mis à hurler mes arguments, sans tenir compte de sa rage impuissante et il finit pas se rasseoir, tambourinant son pupitre de sa patte fine et crasseuse, tremblant de haine. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Député de Paris, Grasset, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 435)
    • À grands coups de poing, il tambourine une porte de grange dont le jour crépusculaire permet déjà d'entrevoir la blancheur. — (Maurice Genevoix, Ceux de 14, tome III : « La boue », chapitre Ier ; réédition J'ai Lu, Paris, 1964, page 6)
    • Lucie tambourina longtemps à la porte de sa chambre avant qu’il se décidât à ouvrir (grand-mère avait envoyé sa fille, se doutant bien qu’elle-même n’obtiendrait rien de lui). — (Jean Rouaud, Les Champs d’honneur, Les Éditions de Minuit, 1990)
  4. Annoncer au son du tambour.
    • J'ai envoyé quérir le garde-champêtre. J'ai fait tambouriner dans tout Noisy. J'allais envoyer à Champ, à Gournay, à Villiers. — (Marie Maître, née Leroy de Saint-Arnaud : jeunesse 1859-1872, lettre du 27 octobre 1862, édité par Emmanuel Desurvire, Lulu.com, 2016, p. 42)
    • On m’avait tambouriné le matin, c’est-à-dire que le tambour du village s’était promené partout de grand matin en criant : « Ce soir, grande représentation de l’âne savant dit Mirliflore. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
    • : aussi sec, je fais tambouriner par le garde champêtre un avis à la population disant que je me tiens à la disposition des familles pour remplir des dossiers de rapatriement dont, vous l'avez deviné, je suis le concepteur. — (Michel Keriel, Autour de Seznec, Éditions Le Manuscrit, 2006, p. 105)
  5. (Par extension) (Vieilli) Réclamer au son du tambour.
    • , j'avois deux chiens dont le premier, tout petit qu'il étoit, quittoit souvent la maison pour faire des courses, mais ne manquoit jamais de revenir. L'autre, le même dont j'ai déjà parlé plus haut comme aimant beaucoup à tuer, se perdoit toutes les fois qu'il me quittoit des yeux dans la rue, et je ne pouvois le retrouver qu'en le faisant afficher et tambouriner. — (Franz Joseph Gall, Anatomie et physiologie du système nerveux en général, et du cerveau en particulier, tome 4 : Physiologie du cerveau en particulier, avec le concours de Johann Gaspar Spurzheim, Paris : chez N. Naze, 1819, p. 45)
    • Un soir, à son retour des champs, ayant trouvé sur la grand’route de Romorantin une sacoche bien garnie, perdue, sans doute, par un marchand de bestiaux du Berry, il la porta au maire de St-Laurent-des-Eaux, pour que celui-ci fit tambouriner la perte de cette sacoche, et qu'elle pût être réclamée par son propriétaire. — (Eugène Sue, Jeanne et Louise, ou les familles des transportés, Genève : chez Victor Magen, 1853, p. 3)
    • Tambouriner un objet perdu.
  6. (Sens figuré) (Familier) Répandre bruyamment, en parlant d'une nouvelle.
    • — C’est vrai, répondit Crevel, les médecins s’applaudissent d’avoir retrouvé sur moi je ne sais quelle peste du Moyen-Âge qu’on croyait perdue, et qu’ils faisaient tambouriner dans leurs Facultés... C’est fort drôle ! — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Vous me livrez à la risée de mes ennemis, et c’est assez d’être tambouriné d’un côté ; des deux à la fois, monsieur le directeur, la caisse peut crever. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)

Synonymes

Dérivés


Traductions

Prononciation

  • \tɑ̃.bu.ʁi.ne\
  • France (Lyon) : écouter « tambouriner  »
  • France (Lyon) : écouter « tambouriner  »

Anagrammes

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Références