tout d’une haleine \tu d‿y.n‿a.lɛn\ invariable
Les chrétiens buvaient autrefois en l’honneur des anges, des apôtres, des martyrs. Un historien assure qu’anciennement les peuples grossiers d’Écosse n’élisaient leurs évêques qu’après les avoir éprouvés sur cet article. On leur présentait le grand verre de saint Magnus : lorsqu’ils le buvaient tout d’une haleine, le peuple transporté de joie battait des mains, et ne doutait pas que son épiscopat ne fût heureux.— (« Des toasts » , dans Omnibus : Journal mensuel de la littérature, des anecdotes, , La Haye : chez Soetens & fils, no 12 de décembre 1836, page 142)
Il était parti, il était lancé. Il discourut tout d’une haleine pendant dix minutes, passant sa main gauche sur son front ou la posant sur son cœur, mêlant de l’anglais à son français, du comique à son tragique et des vers à sa prose ; il y avait là dedans à boire et à manger. Je n’en comprenais que le quart, et je ne saurais vous répéter sa chanson, mais la musique était belle.— (Victor Cherbuliez, « Le bel Edwards », chapitre 3, dans La Revue des deux Mondes, 49e année, 3e épisode, tome 34, Paris, 1879, page 529)
Votre serviteur a fait la sottise de lire tout d’une haleine les érotiques grecs, ce qui a manqué le brouiller avec cette littérature qui, depuis un an, faisait ses délices, tant il a trouvé mauvais ces romanciers.— (« Réponse de M. Akerblad à Paul-Louis Courier, depuis Florence, le 16 novembre 1808 », dans les Œuvres complètes de P.L. Courier, précédées d’un essai sur l’auteur par Armand Carrel, Paris : chez Firmin Didot frères, fils & Cie, 1869, page 286)
, il en est un que Poe affectionne particulièrement, c'est la Nouvelle. Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains.— (Charles Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe, page XVI, dans les Nouvelles histoires extraordinaires, par Edgar Poe, Paris : chez Michel Lévy, 1857)