vautrer \vo.tʁe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se vautrer)
Le sanglier, le cochon se vautre dans la fange.
Ce M. Du Poirier était un être de la dernière vulgarité, et qui semblait fier de ses façons basses et familières ; c’est ainsi que le cochon se vautre dans la fange avec une sorte de volupté insolente pour le spectateur.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
Se vautrer sur un lit, sur un canapé, sur l’herbe.
Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l’affront des fêtes décadaires, l’outrage de la déesse Raison vautrée sur l’autel à sa place.— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
On se gronde de ne s'être pas creusé, même au prix de ses haines les plus chères, un trou heureux, pour vautrer ses lâchetés d’âme et de corps.— (Zola, E. Rougon, 1876, page 272)
Nenon, ce sera pas le fun, mais c’est pas la fin du monde. Regardez, c’est facile. On a juste à rester chez nous, exactement comme d’habitude, pis à attendre le retour de La faille vautrée dans le divan.— (Geneviève Pettersen, Couvre-feu: ce n’est pas la fin du monde, Le Journal de Québec, 7 janvier 2021)
Toi, bon chrétien, consacré à la Sainte-Vierge, porte-bannière de la Confrérie, au lieu d’aller à l’Office tu te vautres comme un gros congolio sous la galerie de ta case !— (Jypé Carraud, Tim-Tim-Bois-Sec, éditions Payot et Rivages, 1996, collection Rivages/Mystère, page 8)
Se vautrer dans le vice, dans la débauche…
Comme si le peuple était un vil troupeau d’esclaves stupidement attaché au stupide tyran qu’il a proscrit, voulant, à quelque prix que ce soit, se vautrer dans la bassesse et dans la servitude.— (Maximilien Robespierre, Sur le parti de prendre à l’égard de Louis XVI, novembre 1792)
Pendant plusieurs jours, il demeura au fond de l’abîme, vautré dans les marais pestilentiels du mépris de soi-même.— (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 235)
Je me suis bien vautré à l’exam.
Il lui semblait tout naturel qu’on l’entretînt, comme une fille, à vautrer ses paresses sur les banquettes d’un estaminet, à les promener, aux heures fraîches, sur le Cours ou sur le Mail.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
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