être avec son jeune homme \ɛ.tʁ‿a.vɛk sɔ̃ ʒœ.n‿ɔm\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de être)
Quatrième question. – Dans un petit volume intitulé Paris anecdote, j’ai trouvé cette phrase appliquée à quelqu’un revenant seul chez lui : « Chaque fois qu’il rentrait avec son jeune homme, il n’écoutait rien. » Quel est le sens des mots que je souligne, et, s’il est possible, l’origine de l'expression qu’ils forment ?— (Eman Martin, Le courrier de Vaugelas, no 1 du 1er octobre 1868 ; Paris, 1868, page 4.)
– Dans le discours familier, on dit être avec son jeune homme, ou avoir son jeune homme, pour signifier être quelque peu gris.
Quant à l’origine de l’expression, elle s’explique de deux manières : l’une que j’ai donnée dans ma Syllexie (explication des proverbes), et que je ne tiens pas pour la bonne, l’autre que voici, et qui me semble préférable :
Un soir, dit La revue pour tous, Lepeintre jeune trébuchait légèrement au théâtre. « Qu’as-tu donc ? », lui demanda un camarade. « – Oh ! rien. J'avais à dîner un jeune homme de province que je pilote depuis quelque temps à Paris, et nous avons bu tant de pomard ! … » Le lendemain, Lepeintre titubait encore, et chacun de lui demander s’il avait encore son jeune homme. Et ce mot d’un artiste qui fit les délices de l’ancien Vaudeville aurait été répété si souvent qu’enfin il serait passé, en quelque sorte, en proverbe dans la langue de la conversation.