Singulier | Pluriel |
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assoupissement | assoupissements |
\a.su.pis.mɑ̃\ |
assoupissement \a.su.pis.mɑ̃\ masculin
Pendant toute cette journée, le docteur ne voulut pas que le sommeil du malheureux fut interrompu; c’était un long assoupissement, entrecoupé de quelques murmures de souffrance qui ne laissaient pas d’inquiéter Fergusson.— (Jules Verne, Cinq semaines en ballon, chapitre 131, J. Hetzel et Cie, Paris, 1863)
Deux soirs successifs, je fus visité, entre chien et loup, dans mon demi-assoupissement de fièvre, par des personnages différents qui me causèrent une extrême terreur.— (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
Le calme et la monotonie, jamais ennuyeuse cependant, de cette existence au grand air provoquaient en moi une sorte d’assoupissement intellectuel et moral très doux, un apaisement bienfaisant.— (Isabelle Eberhardt, Dans la dune)
Il avait la voix forte et juste et chantait à pleine gorge d’un air d’extase ; mais bientôt ses yeux se fermèrent et son menton retomba sur sa poitrine peu à peu. La voiture ne manquait jamais de l’endormir, et son cheval, devinant l’assoupissement habituel du maître, ralentit et finit par prendre le pas.— (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
Autrefois cette attente dans la nuit n’était qu’un demi-assoupissement, et elle ne cessait de souhaiter patiemment que la cuisson achevée lui permît le sommeil ; depuis que François Paradis avait passé, la longue veille hebdomadaire lui était plaisante et douce, parce qu’elle pouvait penser à lui et à elle-même sans que rien vînt interrompre le cours des choses heureuses qu’elle imaginait.— (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
Épuisée d’inanition et de tourment, elle était tombée dans cet assoupissement lucide et cruel des très vieilles gens qui vont mourir de douleur.— (Léon Bloy, A Terrible Night, dans Sueur de sang, 1893)
Le père fixait tantôt le ciel, tantôt la terre luisante du jardin, et jamais encore il n’avait éprouvé à ce point jusqu’au fond de lui cet assoupissement de la vie qui marque l’approche de la saison morte.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 49, Robert Laffont, 1968)
Le peuple, des couches les plus misérables, réveillé de son assoupissement séculaire, quitta ses masures, étala ses haillons dans les rues principales des grandes villes et y apporta la psychose propre de la veille d'une révolution.— (Bruno Rizzi, Le collectivisme bureaucratique)