bon enfant \bɔ.n‿ɑ̃.fɑ̃\ invariable
Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 97)
Il se mit à son aise tout à coup, et, s’approchant de mon étrier, me frappa sur le genou en me disant : « Eh bien, vous êtes un bon enfant, quoique dans les Rouges. »— (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
J’accoste celui des remueurs de colis qui me paraît le plus bon enfant, et, lui montrant ma lettre, je lui demande M. Truchet, — c’est le nom qui est sur l’enveloppe.— (Jules Vallès, Le Bachelier, G. Charpentier, 1889)
Le commissaire.— Je veux bien être bon enfant, mais j’entends ne pas être dupe.— (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
Son chapeau mou rabattu sur les yeux, sa grosse figure joviale et colorée, son foulard, son manteau marron et je ne sais quelle familiarité courtoise et bon enfant lui assuraient partout la sympathie.— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
Et voici les livres de prix : voici Zulma la Bohémienne ou la Vertu récompensée, voici La Pipe d’Anatole et les Histoires d’un vannier. Qu’y a-t-il de si déchirant dans leurs titres si bon enfant ?— (Alexandre Vialatte, Fred et Bérénice, Le Rocher, 2007, page 51)
L'atmosphère est bon enfant, peut-être même trop, me dis-je : qui va nous prendre au sérieux, avec nos sourires et nos ballons?— (Nicolas Langelier, Année rouge, Atelier 10, Montréal, 2012, page 35)