concilier \kɔ̃.si.lje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se concilier)
Le juge de paix s’est vainement efforcé de concilier les parties.
Il s’agit, aussi, pour des professeurs de droit et des écoliers frais émoulus des jésuitières ou de la Sorbonne, de concilier en une nouvelle doctrine ce qu’ils appellent la liberté politique et les nécessités de l’organisation économique.— (Pierre Hervé, La Libération trahie, éd. Grasset, 1945, p. 63)
Cette réserve cachait un compliment : au XXe siècle, le poète n’est pas ce distrait, ce tête en l’air cher aux clichés, mais un homme qui sait concilier vie de travail et vie de poésie.— (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, volume 6, La poésie du XXe siècle — III — Métamorphoses et modernité, 1975, ISBN 9782226033987)
De héros épique, Mémed devient bandit d’honneur: c’est sa manière d’entrer dans la légende, en conciliant son impossible retour avec son aura .— (Jean-Pierre Deléage, Yachar Kémal: forgeron obligé d’écriture, 1998, p. 197)
Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.
Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l’expression.
Se concilier quelqu’un.
Il lui concilia la faveur du ministre.
Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous.
Se concilier les bonnes grâces de quelqu’un.
Se concilier l’amitié des honnêtes gens.
Se concilier l’attention des auditeurs.
Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 97)