déparler \de.paʁ.le\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Il ne déparle pas, il n’a pas déparlé.
La poésie, aussi, paradoxalement, excède ou vise à excéder la langue et le temps dont elle naît, dans la plus grande dépense de la langue (dé-pense de ce qui nous est donné toujours déjà pensé par et dans la langue de tous et de chacun : dé-penser le monde, le dé-parler, le dé-réaliser pour l’éprouver, quand bien même on ne peut le dépenser, le déparler qu’à le repenser, le redire à nouveau, du même mouvement exactement) — la poésie, c’est-à-dire la littérature (qu’elle relève ou non de la fiction), lorsqu’elle vise à l’art, ce pourquoi il est si difficile de la socialiser.— (Bertrand Leclair, Verticalités de la littérature, 2005, page 31 (usage transitif très exceptionnel))
Regarde les parents, ils déparlent sur nous !
Je déparle. Qu’est-ce que tu es, toi, pour dire que je déparle ?— (Jean Giono, Colline, 1929, page 33)
PANISSE. Allons, tu déparles, tu dis des bêtises !— (Marcel Pagnol, Fanny, II, 8, 1932, page 155)
Il est tellement saoul qu’il déparle.
Il parle et déparle, mais il est bien sympathique. Je comprends, après tout, qu’il éprouve le besoin de clamer sa valeur.— (Hugues Panassié, Cinq mois à New-York, Éditions Corrêa, 1947, page 119)
— Il vaut mieux que je m’en aille, tu vas déparler, comme dit Madame.— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 77)
— Dis donc, fiston, tu pourrais éviter de déparler pour une fois que je te visite.— (Fred Vargas, Pars vite et reviens tard, 2001)
On dit d'un mourant qu'il déparle quand il commence à perdre la raison: La fièvre fait déparler un malade; Un homme ivre déparle.— (Pascal Poirier, Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Éditions d’Acadie ; Moncton, Centre d’études acadiennes, 1993, page 148)
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