dormir sur les deux oreilles \dɔʁ.miʁ syʁ le dø.z‿ɔ.ʁɛj\ (se conjugue → voir la conjugaison de dormir)
S’ils continuent avec la même énergie jusqu’à ce que la Constitution soit réformée par la Convention nationale, si les ministres se montrent tous patriotes, et si le peuple les surveille avec sollicitude, je regarderai le salut public comme assuré, je dormirai sur les deux oreilles, et je ne reprendrai la plume que pour travailler à la refonte de la Constitution.— (Jean-Paul Marat, L’Ami du peuple, n° 679, 13 août 1792, dans Œuvres, Décembre-Alonnier, 1869, page 222)
Pourtant le valet de chambre que j’ai remplacé m’a dit qu’il se faisait, la nuit, dans lé château, des fracas abominables et que le diable entrait et sortait par les fenêtres. J’ai pensé que c’était un garçon superstitieux et poltron : et, après quelques nuits d’inquiétude, j’ai fini par dormir ici sur les deux oreilles.— (George Sand, La Famille de Germandre, Michel-Lévy frères, 1861, page 153)
Duchotel. — Ah ! c’est un médecin qui se paie une femme mariée !… voyez-vous ça !… Et dire que, pendant ce temps-là, le mari dort sur les deux oreilles. Quelle moule !…— (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
Mais le certain souffle glorieux qui m’a passé autour du front a dissipé en moi le souci de répondre à cette sorte d’ennemis. Je ne tiens ni à leur estime ni à conquérir celle des gens qui ont pu les croire jamais. Ils peuvent dormir sur les deux oreilles : l’oreiller sera large et doux.— (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, La Révolte, 1870, avant-propos, dans Œuvres, Le Club français du livre, 1957, page 826)