débrider \de.bʁi.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se débrider)
Il ne faut pas encore débrider ce cheval.
— Si je ne la débridais pas, elle casserait tout.— (George Sand, Jeanne, 1844)
Fanchon, débarrassée de la bride et même de la selle que son maître lui enleva lestement, alla flairer et saluer, d’un hennissement amical, sa paisible hôtesse, la jument du métayer.
Il est temps de débrider. - La cavalerie venait de débrider, quand tout à coup on vit paraître les ennemis.
Au moment de servir, déballez, débridez et dressez; passez à l’étamine le jus égoutté, ajoutez-le à une sauce financière demi-liée, et saucez les perdreaux.— (Paul-Benjamin Chareau, Science du bien vivre ou monographie de la cuisine, Paris : chez Martinon, 1844, page 168)
Pour prévenir le moindre soupçon, je lui tendis la lettre ; mais il affecta de ne point la lire, et comme s’il eût décidé que le moment était venu de me parler raison et de débrider largement une plaie qui languissait sans résultat :— (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 124)
Les choses n'iront pas plus loin, mais la soirée sera gâchée par une lancinante impression d'abcès non débridé.— (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 65)
Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s'emplissent de bruit : rudes bacchanales où l'homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s'y sont pas trompés.— (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, V. 1, 1856, page 255)
Et durant deux grandes heures, je travaillai à mon drame, écrivant sans débrider.— (Knut Hamsun, La Faim, traduction de Georges Sautreau, 1961, page 245)