déflorer \de.flɔ.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Rosier défloré.
Les Dur (des enragés de la soutane, les Dur) avaient un garçon et deux filles. Le fils Dur avait défloré une fille de Berthier et en gardait un souvenir voluptueux.— (Marcel Aymé, La Jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 203)
Je faillis être déflorée plus tôt par un flirt qui me faisait pas mal d’effet, un garçon au visage un peu mou, aux lèvres immenses, aux cheveux d’un noir total.— (Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M., Seuil, 2001)
Je ne suis pas un homme religieux, mais j’ai fait mienne la parole : « Tel l’eunuque qui voudrait déflorer une jeune fille, tel celui qui prétend rendre la justice par la violence ! »— (Aimé Césaire, Une saison au Congo, 1973, acte 3, scène 1, éditions Points, page 110)
Rocs infranchissables, masses imposantes de pierres et de troncs d’arbres minéralisés sous l’action du temps, cavernes profondes, forêts impénétrables que n’avait pas encore déflorées la hache du settler.— (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
Or, cette femme qui se refusait à vivre allait faire, dans une agonie morale que la mort ne terminerait pas, un terrible apprentissage d'égoïsme qui devait lui déflorer le cœur et le façonner au monde.— (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
Cette peau éblouissante de ses bras et de son cou nu, vierge blancheur, qu’aucun baiser du soleil ne parvient à déflorer.— (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 37)
Je m'arrête de peur de déflorer le sujet.— (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
C’était une de ces trop bonnes idées, comme on en a quelquefois à la sortie d’un dîner agréable, mais qu’il faut laisser à l’état de projet parce que la réalisation les déflore.— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 214)