fourbir \fuʁ.biʁ\ transitif direct 2e groupe (voir la conjugaison)
Il faut rendre cette justice aux Hollandais : toutes les fois qu’une pellicule de terre végétale recouvre cette poudre bonne à remplir des sabliers et à fourbir des chaudrons qui forme le fond de la lande, ils essayent d’y faire mordre une végétation quelconque.— (Théophile Gautier, Ce qu’on peut voir en six jours, 1858, réédition Nicolas Chadun, page 140)
Et moi, dit l’hôte, , moi, je vais fourbir ma salade, emmêcher mon arquebuse et affiler ma pertuisane. On ne sait pas ce qui peut arriver.— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
Une étrange terreur pèse sur Paris. Des bruits sinistres se répandent. Parfois, des bandes hurlantes passent, avec des physionomies d’émeute. Le bourgeois fourbit sa vieille pertuisane.— (Michel Zévaco, Le Capitan, chapitre I, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
Dans la salle à manger, brûlait, dès le crépuscule, notre grosse lampe de cuivre, toujours bien fourbie, toujours un peu moite de pétrole.— (Georges Duhamel, Le Notaire du Havre, 1933, réédition Folio, page 30)
Faute de mieux, j’ai ciré toutes les chaussures pour demain et j’ai fourbi les casseroles : je suis éreintée !— (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, réédition Casterman Poche, page 84)
... ; le petit bureau Louis XVI dont sa mère fourbissait la galerie de cuivre deux fois l’an, et ce grand meuble qui est très, très vieux, et qui était venu par étapes successives de trente à cinquante ans des grands-parents de son père qui, lui, était du canton de Neuchâtel.— (Joseph Zobel, Rue Blomet ou Paris by night, dans le recueil Le Soleil partagé, 1964, page 53)
Ses jours se passaient à brosser, à nettoyer, à fourbir.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Vous voilà ! Voleur ! Vaurien ! Propre à rien ! Et mes cuivres sont-ils fourbis ? Et les tapis battus ? Les mites devront-elles manger mon pauvre avoir ? glapit le vieux juif en menaçant du poing l'escogriffe qui lui fait une large grimace.— (Jean Ray, Harry Dickson, La Bande de l'araignée, 1932)
Une jeune fille de dix-sept ans se marie et dès le lendemain elle règne sur une grande maison de douze pièces avec une seule petite bonne à sa remorque pour fourbir.— (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, Le Livre de Poche, page 326)
Cornabœux, dit Mony, encule-moi pendant que je fourbirai cette jolie fille.— (Guillaume Apollinaire, Les Onze Mille Verges)
fourbir *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)