humilier \y.mi.lje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’humilier)
Dieu humilie les superbes.
Humilier son cœur, son esprit devant Dieu.
Humiliez-vous devant les décrets du ciel.
Un cœur qui s’humilie.
Quiconque s’humilie sera exalté.
« Humilie-moi ; je mérite tous les mépris. Je meurs d’amour et de honte. Je tombe à tes pieds, je te demande pardon, je n’ai plus d’ambition ni même d’orgueil. Dis-moi ce que tu veux que je fasse à l’avenir. Je suis à tes pieds, humilie-moi tant que tu voudras ; plus tu m’humilieras, plus tu seras humain envers moi. »— (Stendhal , Lucien Leuwen, 1834)
Sa sœur jumelle, l’amateur de féeries, ne pouvait se révéler à vous que sous l’auréole du succès, sinon vous auriez été horriblement humiliée d'avoir pour nièce une littérateuse incapable de placer sa copie !— (Claude Vela, La Jeune Fille au miroir, chapitre 4, Paris : Éditions Stella, 1949)
Le village lui-même fut pillé, les hommes qu’on y rencontra furent tués et les femmes humiliées.— (Amin Maalouf, Le Rocher de Tanios, Grasset, 1993, collection Le Livre de Poche, page 249)
La vraie raison, c’est que notre guide veut m’éviter à tout prix des sévices, des chalbaris ou quolibets qui m’humilieraient bien trop pour une faute involontaire.— (Pierre Anglade, L’Inconnu familier, 2006, page 73)
Pourtant sa mise extrêmement soignée était beaucoup plus grave et beaucoup plus simple que celles de tous les baigneurs que je voyais à Balbec, et rassurante pour mon veston si souvent humilié par la blancheur éclatante et banale de leurs costumes de plage.— (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Gallimard, 1919)
L’an dernier, « une goutte remontée au cœur », comme on disait autrefois, l’a mis en repos, avant qu’une impotence définitive ait humilié sa prestance d’homme resté mince à soixante-dix ans.— (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, page 66)