manant

(XII^e siècle)^[1] De l’ancien français manant^[2].

manant \ma.nɑ̃\ masculin (pour une femme, on dit : manante)

1. (Histoire) Roturier citadin ne disposant pas du statut de bourgeois, rattaché au domaine seigneurial.
   • Le manant était souvent un riche paysan propriétaire.
   • Voilà tout le résultat de votre belle invention d’avoir assemblé les bourgeois, les vilains et autres manants pour leur faire approuver les décisions du roi. À présent le peuple s’arroge le droit de juger. — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 1, « Le Roi de fer »)
2. (Histoire) (Droit d’Ancien Régime) Paysan, vilain, habitant d’un village sous l’Ancien Régime.
   • Bourgeois et manants acquittaient la taille, la capitation, les vingtièmes, les aides. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
   • Manant, je vais te loger une flèche entre les côtes!..^[sic] — (Willy Vandersteen, Le fantôme espagnol, 1956, réédition 2009 de Collection Bleue des éditions Standaard, Anvers, non paginée.)
   • Le sol que nous cultivons aujourd’hui a été défriché par des moines, serfs ou manants.
3. (Péjoratif) Personnage grossier, mal élevé.
   • Sans doute il vous a regardé, mais c’est au moment où il me demandait qui vous êtes; c’est un homme qui est manant avec tout le monde, il n’a pas voulu vous insulter. — (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 244)
   • Oui, monsieur, tout homme qui ne rend pas un coup de chapeau est un manant... à moins qu’il ne soit nu-tête — (Eugène Labiche et Marc-Michel, Un monsieur qui prend la mouche, 1852, scène 4)
   • Il s’est conduit en vrai manant en cette occasion.
   • Ce manant a encore mal renommé une ressource.
   • Encore un manant qui a défoncé ma charte graphique, ils ne prennent jamais le temps d’adapter leurs méthodes.
4. Être inférieur qui croit faire un travail noble.
   • Ce manant fait de beaux dessins.

Rare au féminin.

→ voir salaud (3)

• alleutier

manant

1. Relatif aux habitants de Beaucroissant, commune de l’Isère, en France.

• La prononciation \ma.nɑ̃\ rime avec les mots qui finissent en \nɑ̃\.
• France (Vosges) : écouter « manant  »
• Suisse (Lausanne) : écouter « manant  »
• Cornimont (France) : écouter « manant  »

• Cette page utilise des renseignements venant du site habitants.fr.
• Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (manant)

Du latin manens^[1] ; équivalent du participe présent de maner, manoir (« rester, séjourner »)^[2].

manant *\Prononciation ?\

1. Habitant, domicilié.
   • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
2. Riche, opulent, puissant.
   • Li un povre, l'autre manant — (Vie de Saint Nicolas, 1135-1150)

     La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

• mainant, maignant, menant, mennant

manant *\Prononciation ?\ masculin

1. Habitant.
   • Nostre mennant de Mes et nostre citain.

     La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

   • Nos concitains et menans de nostre citeit de Mes. — (Cart. de Metz)

     La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

2. Serviteur.

• manantie

• Français : manant

• Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IX^e au XV^e siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
• WACE, Vie de sainte Marguerite, Conception de Nostre Dame et Vie de Saint Nicolas, édition bilingue, Publication, traduction, présentation et notes par Françoise Le Saux et Nathalie Bragantini-Maillard, édition Honoré Champion, Paris, 2019, p. 376-377.