nieller

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Étymologie

Dénominal de nielle. (Avant 1106) neeler (Gloses de Raschi), (c. 1100) neielez (Chanson de Roland).

Verbe 1

Graines de nielle des blés.

nieller \nje.le\ ou \njɛ.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Vieilli) (Agriculture) Gâter par la nielle.
    • De fortes inondations ont eu lieu dans les départements du Midi , particulièrement dans l’Hérault et le Gard; on se plaint dans le Bordelais, et l’on craint qu’à la suite de ces pluies, il ne survienne de ces brouillards du matin qui niellent le blé, et, du jour au lendemain, anéantissent les espérances du cultivateur. — (A. Pommier, « Revue commerciale, I : céréales », dans le Journal d’agriculture pratique et de jardinage, série 3, vol. 4 (vol. 16), janvier-juin 1852, Paris : chez Dusacq librairie agricole de la Maison Rustique, p. 514)
    • Pourquoi m’augmentez-vous de vingt sous cette année, M. le Receveur. Mon bien n’a pas augmenté pour sûr. Même le brouillard de la Saint-Pierre a niellé mon froment. Faudra me mettre dans la dette pour vous payer, si ça continue. — (Jarrin, « Pascal Brice et Rétu Bonaventure, chap. 2 : Saint-Oyant-le-Reconduit », dans les Annales de la Société d’émulation, agriculture, lettres et arts de l’Ain, vol. 24, Bourg : imprimerie du « Courrier de l’Ain », 1891, p. 208)

Dérivés

Traductions

Verbe 2

nieller \nje.le\ ou \njɛ.le\ transitif transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Art) Orner un métal précieux d’une incrustation en sulfure d’argent noir : le nielle ou niel.
    • M. Beuth, dans l’article mentionné, donne l’historique de l’art de nieller (nigellare, nielliren), et il en donne la description d’après un ouvrage du moine Théophile puis on l’introduit dans les gravures faites sur les pièces que l’on veut nieller. — (D. B. F., « Arts chimiques : 269 : Sur le nielle et l’art de le préparer », Bulletin des sciences technologiques, tome 5, no 268, Paris, 1826)
    • Le plus âgé, le maitre sans doute, porte des lunettes; il semble occupe à graver au burin sur une pièce cylindrique, peut-être à nieller; un sac de peau attaché à ses habits et à la table est destiné à recevoir la poussière du précieux métal. — (« L’orfévrerie depuis le douzième siècle », dans le Magasin pittoresque, volume 15, 1847, page 88)
    • Dans un petit magasin de bric-à-brac, une bougie à demi consumée, en projetant sa lueur rouge sur une gravure, la transformait en sanguine, pendant que, luttant contre l'ombre, la clarté de la grosse lampe basanait un morceau de cuir, niellait un poignard de paillettes étincelantes, sur des tableaux qui n'étaient que de mauvaises copies déposait une dorure précieuse comme la patine du passé ou le vernis d'un maître, et faisait enfin de ce taudis où il n'y avait que du toc et des croûtes, un inestimable Rembrandt. — (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes, 1921)
    • Ensuite, par le dédale des ruelles, il étudie les éventaires, regarde les ouvriers des souks martelant le cuivre, incrustant de gemmes la garde des épées et des poignards, niellant des hanaps et des plats. — (Georges Bordonove, Les Templiers - Histoire et tragédie, Fayard, 1977, page 79)

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

Traductions

Prononciation

  • Somain (France) : écouter « nieller  »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (nieller), mais l’article a pu être modifié depuis.
  • Pierre Sellenet, « La Nielle des blés : tentatives pour la réhabilitation d’une belle « empoisonneuse » », in La Garance voyageuse, no 76, 2006, p. 36-43