rouir \ʁwiʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison)
; de même que le travail de rouir, tiller et peigner le chanvre, saler ou sécher le poisson , etc. , passe pour un appendice de l'industrie de ceux qui récoltent le chanvre, ou qui pêchent le poisson.— (Jean-Baptiste Say, Cours complet d’Économie politique pratique, 3e édition augmentée de notes par Horace Émile Say, chez Guillaumin & Cie, Paris, 1852, volume 1, 2e partie, chapitre 1, page 206)
Quand le lin a roui, on lui fait subir une sorte de décortication qui ne laisse subsister que la fibre textile. Ce fut le travail auquel le pauvre Kermelle crut pouvoir se livrer sans déroger. Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de broyeur de lin.— (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 27)
Marthe songea qu’on avait mis du chanvre à rouir dans cette eau, car une odeur fade se levait de la surface vaguement mouvante.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Une herbe plus sombre, mêlée à des joncs, marquait la place d’anciens étangs où l’on faisait jadis rouir le chanvre ; ils n’étaient pas tous asséchés et dès la tombée du jour les grenouilles s’y mettaient à chanter.— (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 114)
On voit rouir dans la chaleur— (Anna de Noailles, « Chaleur dans un jardin », Les Éblouissements, 1907 → lire en ligne)
Des gerbes longues, lasses, lâches ;
C’est comme un embarras de fleurs,
D’œillets, de mauves, de bourraches.
Le chanvre ne rouit pas bien dans l’eau courante.