se faire de la bile \sə fɛʁ də la bil\ (se conjugue → voir la conjugaison de se faire)
— Ce n’est pas une petite affaire, Seigneur de Dieu, disait ma mère, tu vas peut-être faire de la prison ! Tu seras marqué sur le papier rouge ! Qu’on est donc malheureux d’avoir des enfants qui vous fassent faire tant de bile.— (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 97)
S’il fallait se faire de la bile avec les scrutins, littéraires ou politiques, on n’en finirait plus !— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Au temps de Judas, Grasset, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 356)
Alors, il faudra que moi j’attende ce jugement aux Cinq-Fontaines, entre ton Oncle, qui me narguera, et Adalbert qui ne se fera pas de bile et dont la placidité me mettra hors de moi.— (Gyp, Le chambard : roman d'aujourd'hui, E. Flammarion éditeur, 1928, page 237)
Les bonnes femmes du cortège, ayant leurs mômes ballottés sur le bras ou accrochés à leur jupe, éprouvaient toutes une fierté, au point de se redresser, de ne presque pas bavarder et de ne pas surveiller les gosses. (Il s'en est perdu trois ou quatre en route, mais on ne s'est pas fait de bile, parce qu'on s'est expliqué tout de suite leur disparition : on avait traversé la Seine et il n'y a rien qui attire les gosses comme le bord de l'eau.)— (Léon Frapié, L’orpheline, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 57)
18 avril 44 – Je travaille mal, je dors mal, je dessine mal, je pense mal et je me donne comme excuse que je me fais de la bile pour Blaise. Il est temps de me dire que c’est une très mauvaise excuse.— (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 320)