Singulier | Pluriel |
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service militaire | services militaires |
\sɛʁ.vis.mi.li.tɛʁ\ |
service militaire \sɛʁ.vis mi.li.tɛʁ\ masculin
En général, les Bas-Bretons ne s’acclimataient pas si facilement. On en voit qui, après leur service militaire, oublient en rentrant au pays tout ce qu’ils ont appris au régiment, y compris la langue française.— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, partie 1, chapitre 4.)
Le service militaire, qui avait été un devoir de la noblesse, était abandonné à ceux qui ne pouvaient faire l’achat d’un remplaçant.— (Joachim Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 240)
Les peuples supportent très volontiers le service militaire, qui, sans être délicieux, correspond à l’instinct violent et ingénu de la plupart des hommes, s’impose à eux comme l’expression la plus simple, la plus rude et la plus forte du devoir, les domine par la grandeur et l’éclat de l’appareil, par l’abondance du métal qui y est employé, les exalte, enfin, par les seules images de puissance, de grandeur et de gloire qu’ils soient capables de se représenter.— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, 1897, Calmann-Lévy, 1925, chapitre 1, page 30)
Le service militaire aussi l’avait perverti, l’initiant à une mollesse d’existence, qu’il n’avait pas connue auparavant. On était bien nourri et on ne travaillait pas. C’est un dicton des paysans dont la vie est si dure, qu’on devient « feignant » à faire des métiers pareils. Et le séjour dans une grande ville de l’Est lui avait révélé le goût des distractions, les habitudes d’oisiveté, les stations dans les cafés, toute une vie molle dont la nostalgie lui gonflait le cœur.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Le fond était un petit lac de terre – une « planette » – où les rudes paysans d'autrefois avaient cultivé la vigne, le blé noir, et les pois chiches. Mais depuis la triste invention du service militaire obligatoire, leurs fils, libérés des casernes, étaient restés prisonniers des villes, où ils avaient fondé des dynasties de gardes-barrière, de cantonniers, et de facteurs : si bien qu'au jour même de la mort des vieux, la colline, qui n'attendait que ça, avait lancé sur les champs abandonnés des vagues concentriques de thym, puis de fenouils, puis de cistes et d'aubépines.— (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, Le Livre de Poche, page 84)
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