subjuguer \syb.ʒy.ɡe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Rome a su vaincre & subjuguer beaucoup de Nations, mais elle n'a pas su gouverner ; elle a spolié les richesses de l'agriculture des pays soumis à sa domination : ….— (François Quesnay, Analyse de la formule arithmétique du tableau économique de la distribution des dépenses annuelles d'une nation agricole, 1766)
Quelque cruelles, quelque extravagantes que soient ces lois, ne vous en étonnez plus : elles sont l'ouvrage de quelques tyrans ; elles sont les chaînes dont ils accablent l'espèce humaine ; elles sont les armes avec lesquelles ils la subjuguent : elles furent écrites avec du sang.— (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante.)
Chargée de maintenir la paix entre ces classes ennemies, elle les subjugua les unes par les autres, et pour les rendre inoffensives, les dépouilla de tout pouvoir.— (Anonyme, Angleterre. - Administration locale, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
Tous les souverains de la race normande avaient témoigné la partialité la plus marquée pour leurs sujets normands ; les lois avaient été fixées comme un joug sur le cou des habitants subjugués, surcroît féodal, des chaînes dont ils étaient chargés.— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
Quoi qu'invente l'homme pour se faire peur, il n'arrive pas à subjuguer la volonté des braves.— (Remy de Gourmont, Pendant l'Orage, Mercure de France, 1915, p. 30-31)
Ainsi, elle deviendrait maîtresse de ses souffrances, elle les ordonnerait selon son bon plaisir, et les rendrait plus rares tout en subjuguant son mari, tout en le domptant sous un despotisme terrible.— (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
Mais si la beauté impressionne les sens, elle ne saurait obtenir d’empire durable et puissant qu’autant qu’elle les subjugue.— (Flora Tristan, Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
La jeune fille ne pouvait détacher de lui ses regards ; elle se sentait malgré elle entraînée vers ce sauveur inconnu, dont la voix, les gestes, toute la personne en un mot la subjuguaient.— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
Ils étaient, à la vérité, inintelligibles à l’oreille ; mais ils touchaient et subjuguaient le cœur par la douceur de la prononciation et les regards bienveillants qui les accompagnaient.— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)