acagnarder \a.ka.ɲaʁ.de\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’acagnarder)
Ou, peut-être, n’était-il pas trop mécontent de pouvoir aller vivre à Toulon, traîner sur la darse, acagnarder sa passion de vieillard dans un coin de décor maritime, auprès de la « poule » dont parlait Victor ?— (Jacques Decrest, L’Oiseau-poignard, Éditions de Flore, 1936, chapitre V)
S’acagnarder dans sa terre.
S’acagnarder auprès d’une femme, auprès du feu, dans un fauteuil.
Le terrain qui montait derrière eux leur cachait la grange et la maison, et ils étaient là, tous trois, acagnardés dans ce paisible petit creux en marge du monde et du temps, qu'emplissait la fraîche et limpide haleine de la source, où du soleil filtrait à travers les sureaux et les saules comme les gouttes d'un vin chichement répandu.— (William Faulkner, Sartoris, trad. René-Noël Raimbault & Henri Delgove, éd. Gallimard, 1937, réédition Folio, page 178)
Bien acagnardé contre le zinc à pampres de son estaminet de prédilection, Antonin lantiponait à foison parmi des norias de pieds nickelés en mouillage. Il retrouvait en ces lieux surchauffés des gens de toutes conditions, de toutes extractions .— (Patrice Delbourg, Faire Charlemagne, Éditions du Cherche Midi, 2016)
Il les lui exposait d’habitude assis au pied du lit où elle s’acagnardait délicieusement, mi-nue, dans sa chemise trop courte.— (Albert t’Serstevens, Un apostolat, Motifs, 2018 , page 212)
Il rentra, au plus vite, ses bras dans le lit, s’acagnarda sous ses couvertures— (Joris-Karl Huysmans, Là-bas, 1891)
Elle s’acagnardait auprès de la cuisinière à bois, accoudée au vieux bureau, à portée de ses éternels torchons & autres maniques.— (Lionel Labosse, M&mnoux, Publibook, 2018, page 476)
Ma marraine, après ses deuils, devint étrange s’acagnarda, refusa de remettre le pied dans Paris, disant que si l’on voulait jouir de sa présence, la Seine au pont de Saint-Cloud n’était pas la mer à passer.— (Philippe Hériat, Famille Boussardel, 1944)
Le père Dubois s’était acagnardé dans sa maison qu’il ne quittait plus que pour tirer son eau, aller jusqu’au hangar où, une heure ou deux chaque jour, il fabriquait son bois.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 77, Robert Laffont, 1968)
Les temps ont, en effet, bien changé puisqu'il n'est plus de bon ton de s’acagnarder comme autrefois.— (Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros, Marc Poncelet, Introduction à la sociologie, 2005)
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