béer

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Voir aussi : Beer, beer

Étymologie

(Date à préciser) De l’ancien français baer (« ouvrir tout grand »). Du latin vulgaire *batare. Il a la même origine que bâiller et bayer.

Verbe

béer \be.e\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Ouvrir la bouche d’étonnement, d’admiration ou de curiosité, regarder avec étonnement.
    • Pour le capitaine, il restait à béer devant l’enseigne, comme sidéré. — (Robert Louis Stevenson, L’Île au trésor, 1883, traduction de Déodat Serval)
    • Donc mon cœur était plein de chimérique attente, comme le bon Roger qui bée après Alcine. — (Romain Rolland, Colas Breugnon, 1919)
    • —Elle n’est pas déjà si mal, la petite Clo. Si vous la voyiez, le matin, faire des cabrioles sur le lit, avec ses jambes blanches, il y a de quoi béer.
      — Bée…
      — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
    • M. Achille est heureux comme il n’a pas dû l’être de longtemps. Il bée d’admiration ; il boit son Byrrh à petites gorgées en gonflant ses joues. Eh bien ! le docteur a su le prendre ! — (Jean Paul Sartre, La Nausée, Éditions Gallimard, collection Folio, 1938, page 102)
    • Une fois de plus, on bée d’admiration devant le QI des experts militaires.— (Cornélius Castoriadis, Devant la Guerre, Œuvres complètes, Guerre et Théories de la Guerre,volume VI, Éditions du Sandre, page 103)
  2. (Littéraire) Être grand ouvert, notamment en parlant d’une porte ou d’un trou.
    • Partout, au-dessus, au-dessous, autour de lui, béaient des gouffres monstrueux où le vent hurlait, et où tourbillonnaient des rafales de neige. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 251 de l’édition de 1921)
    • Çà et là encore, des caves qui béaient, rez terre, s’étoilaient des lueurs sanglantes d’un fumignon. — (Joris-Karl Huysmans, La République des lettres)
    • Le jeune homme aux cheveux blonds avait dans ses mains et sur ses pieds de larges plaies ouvertes qui béaient comme des lèvres. — (Le Forgeron Misère, conte pyrénéen)
    • Une blessure béait au côté ; le vêtement déchiré et la chemise bleue étaient couverts de sang coagulé. — (Léon Tolstoï, Le Réveillon du jeune tsar)
    • L'angle à la pointe duquel nous nous trouvons bée derrière nous à l'infini. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 46)
    • Carrément ouverte, sans avoir jamais été scellée. Le rabat est toujours orné de sa bande protectrice blanche et l’enveloppe bée comme une vieille chaussure en dévoilant une liasse de feuilles maintenues par une spirale. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 310)

Dérivés

Apparentés étymologiques

Notes

Les anciens participes passé et présent de la forme béer, et béant, ont survécu dans des expressions comme bouche bée, porte béante, trou béant.

Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « béer  »
  • France (Lyon) : écouter « béer  »

Paronymes

\be\ :
\bɛ\ :

Anagrammes

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Références