déferrer \de.fe.ʁe\ ou \de.fɛ.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Déferrer une caisse.
Déferrer une porte, une roue.
Ce lacet s’est déferré.
Lorsqu'on mènera l'étalon à la jument, il faudra le panser auparavant, cela ne fera qu'augmenter son ardeur ; il faut aussi que la jument soit propre et déferrée des pieds de derrière, car il y en a qui sont chatouilleuses et qui ruent à l'approche de l'étalon— (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 526)
Le cheval de Glenarvan se trouvait déferré des pieds de devant.— (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
Malheur ! Le cheval s’est déferré et s’éclope. Il ne veut plus aller ; on lui a donné trop de besogne.— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
C’est aux chevaux qu’on voit les souffrances de la cavalerie. Ceux des trompettes du 2e dragons étaient dans un état pitoyable. Deux sur trois étaient déferrés.— (Pierre Benoit, Le lac salé, Albin Michel, 1921, réédition Le Livre de Poche, page 20)
Il étoit assez sujet aux vents. Un jour il fut obligé de sortir en grande hâte du cabinet de Marie de Médicis ; mais il ne put si bien faire qu’elle n’entendît le bruit. Elle lui cria : « Lho sentito, segnor mareschal. » Lui, qui ne savoit pas l’italien, lui répondit sans se déferrer : « Votre Majesté a donc bon nez, madame ? »— (Gédéon Tallemant des Réaux, Henri IV, dans Les Historiettes, texte établi par Monmerqué, de Chateaugiron, Taschereau, Paris : chez A. Levavasseur, 1834, tome 1, page 23)
Tout ce que put faire Lucien, ce fut de frustrer l’attente de ce fougueux partisan des jésuites et de Henri V, qui voulait le confesser, et ne parvint tout au plus qu’à lui adresser, sans être interrompu ni contredit, une foule de phrases inconvenantes ; mais, comme un véritable apôtre, Du Poirier semblait accoutumé à cette absence de réponse, et n’en eut l’air nullement déferré.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)