détonner \de.tɔ.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Il n’a pas l’oreille juste, il détonne à tout moment.
Le secret est de ne pas les écouter quand ils détonnent ou quand ils changent la mélodie, et de jouer au piano, avec un rythme bien appuyé quelque chose qui ressemble à ce qu’il croit avoir dicté, mais qui, musicalement, a un sens.— (Errol Parker, De bohème en galère, Éditions Filipacchi, 1996, page 159)
Michael Olise, un homme discret mais un joueur détonnant.— (L'Equipe, 13/10/2024)
Parmi ces volumes modernes, qui détonnaient souvent avec les vieilles routines des cahiers, j’en remarquai un qui produisait sur moi un effet singulier.— (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 108)
Il tâchait d’y mettre le plus de discrétion possible, épouvanté des mots qu’il disait, des choses qu’il racontait, dans ce milieu de grand luxe et de jouissance, devant ces heureux comblés des joies de ce monde ; car il sentait bien qu’il détonnait d’une façon discourtoise.— (Émile Zola, Paris, 1897)
Je me taisais le plus possible, je me surveillais, mais j’avais beau faire : chacune de mes paroles, et même mes silences détonnaient.— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 360)
Son imperméable fripé détonnait avec sa nouvelle élégance : il en fit une boule et la jeta dans la corbeille à papiers. Qu'on le rasât de près, qu'on lui fît un massage facial, et une manucure : il serait d'attaque.— (Claude Cariguel, L'insolence, Éditions Robert Laffont, 1967, chapitre 2)
Entourés de vestons-cravates, Girard et moi détonnions dans nos vestes de denim fatiguées, arborées comme par défi à la barbe de cet obscur aréopage de diplomates culturels à la solennité empesée.— (Louis Hamelin, Écrire : L'humain isolé, Éditions Trois-Pistoles, 2006, page 69)
détonner \de.tɔ.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Puis les chants de l’Église détonnèrent tout à coup en réveillant les idées confuses qui saisissent les âmes les plus incrédules, forcées de céder aux touchantes harmonies de la voix humaine.— (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1855)