diphtonguer \dif.tɔ̃.ɡe\ intransitif, transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se diphtonguer)
Le russe ne manque pas de consonnes et de voyelles postérieures, comme et , mais il possède aussi une remarquable variété de timbres vocaliques , et qui plus est, il se caractérise par un trait absent, ou oins développé, dans les autres langues slaves (tchèque, bulgare, serbe, etc.) : la mouillure des consonnes (appelée palatalisation par les phonéticiens), à laquelle s’ajoute une tendance à diphtonguer, c’est-à-dire à prononcer avec un ou un initial, les voyelles qui ne sont pas déjà, comme le sont , , et , des diphtongues.— (Claude Hagège, Dictionnaire amoureux des Langues, 2009, page 62, ISBN 978-2-259-20409-5)
Un dernier aspect intéressant est la diphtongaison de certaines voyelles en français régional, laquelle peut peut-être être reliée à la phonologie du francoprovençal (cf. Manen 2017: 56). Les stéphanois ont tendance à diphtonguer les voyelles lorsqu’elles sont en syllabe tonique (cf. Glain 2017: 93sq.) mais aussi les nasales, le plus souvent /ɔ̃/et /ɑ̃/.— (Sophie-Anne Wipfler, Le gaga: Langue d'autrefois? Une étude linguistique synchrone (Das gaga: Sprache von damals? Eine synchrone linguistische Analyse), thèse de doctorat de philosophie, Universität Mannheim, 4 novembre 2019, page 79)
A se diphtongue presque toujours en ai dans notre région à la fois morvandelle et bourguignonne : « aibri, aidieu, aigneai, aimi, etc., ai, lai, mai, tai, sai », pour à, la, ma, ta, sa ; .— (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, page 1)
Certains phonèmes sont particulièrement instables: des voyelles se diphtonguent et se dédiphtonguent alternativement, les diphtongues changent de sens (ascendant ou descendant) très facilement, et ceci d’autant plus lorsqu’elles sont en syllabe finale et que la langue hésite entre la tendance à l’accent sur la dernière et celle à l’accent sur la pénultième; enfin, certains groupes tantôt forment réellement diphtongue, tantôt se scindent en deux syllabes.— (Handes amsorya, 1963, volumes 77 à 79, page 527)
Comme un mot ne peut commencer par ue-, le verbe oier fera hue- partout où il diphtongue.— (G. Lebouc, Grammaire de l’espagnol : avec exercices et corrigé, 1996, page 85)