foutre le camp \futʁ lə kɑ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de foutre)
Monsieur, dans votre famille, on fout le camp ; dans la mienne, on prend congé.— (Marcel Pagnol, Topaze, II, 4, 1928)
Ils sont tellement en dehors de tout, malgré leur haine des Allemands et le désir ardent qu’ils ont de les voir foutre le camp. Alexis en parle avec une violence !— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 309)
Le surnom d’infâme— (Georges Brassens, Auprès de mon arbre, in Je me suis fait tout petit, 1956)
Me va comme un gant
D’avecques ma femme
J’ai foutu le camp.
Il a foutu le camp du jour au lendemain.
La chanson terrible des amours foutues le camp.— (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 185)
J’essaie de respirer un grand coup pour que cette angoisse inhabituelle foute le camp !!!— (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 143)
De retour à Paris, Lucile s’est cassé le pied, comme ça, en descendant du trottoir. Elle y a vu la preuve que son corps foutait le camp, se décomposait.— (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
Brisées, volées ou tout simplement impossibles à localiser, ces œuvres perdues sont une partie du trésor commun de la République qui fout le camp.— (Delphine Tanguy, Scandale d'État : 50 000 œuvres d'art prêtées aux musées et aux administrations ont disparu sur Corse Matin, Corse-Presse. Mis en ligne le 4 juin 2019)
Cette locution peut s’employer avec un pronom personnel complément dit « datif éthique » :
— Fous-moi le camp, répéta-t-il.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 67, Robert Laffont, 1968)