tourmenter \tuʁ.mɑ̃.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se tourmenter)
On l’a si horriblement tourmenté qu’il en est mort.
Au bout de ses bras un peu grêles se tourmentaient deux mains déliées, mais rouges, comme il convient à des mains de jeune fille.— (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 108)
En proie à un violent accès de fièvre, je ne suis guère disposé à admirer le paysage. Je grelotte, je suis tourmenté par une soif ardente, chaque pas de mon cheval martelle ma tête bourdonnante.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 133)
Il était authentique dans Alençon que le sang tourmentait mademoiselle Cormon ; elle faisait subir ses confidences au chevalier de Valois à qui elle nombrait ses bains de pieds, en combinant avec lui des réfrigérants.— (Honoré de Balzac, La Vieille fille, 1844)
Ce qui tourmentait et désolait et retournait le curé de Melotte, c’était le dévergondage des filles et des garçons du pays.— (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
Il essaya de se persuader qu’il était à l’aise et en sécurité ; mais bientôt, l’indéfinissable inquiétude de l’animal sociable, abandonné dans la solitude, le tourmenta.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 328 de l’édition de 1921)
Au demeurant, sur ce thème, son humeur était variable : être une espèce de rastaquouère, porter un nom à coucher dehors avec un billet de logement, bref être irrémédiablement différent ne le tourmentait pas en permanence ; au contraire, parfois, ça l'amusait.— (Gabriel Matzneff, La lettre au capitaine Brunner, Éditions de la Table Ronde, 2015, chapitre 7)
Comme, parmi les perdrix, il naît un tiers plus de mâles que de femelles, il arrive, dans le temps de la pariade, que plusieurs coqs se disputent la même poule qui, à force d’être tourmentée, déserte souvent le canton; .— (Dictionnaire des forêts et des chasses publié par le Journal des Chasseurs, sous la direction de Léon Bertrand, Paris, 1846, page 346)
Peu nous importe, du reste, et je te prie, ma chère Solange, de cesser de tourmenter M. de Scaër qui n'a rien à démêler avec cette marquise.— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 90)
Une question qui n’a guère tourmenté les « vampirologues » est celle de savoir pourquoi le motif vampirique naît en Europe centrale.— (Florent Montaclair, Le vampire dans la littérature romantique française, 1820-1868: textes et documents, Presses Univ. de Franche-Comté, 2010, chapitre 2, page 19)
Guillaume était taciturne, et, enfoncé sous la grande cheminée, il tourmentait les tisons avec une agitation singulière.— (George Sand, Jeanne, 1844)
À quoi sert de vous tourmenter si fort ?
Il ne faut pas se tourmenter pour si peu de chose.
Ne vous tourmentez point de cela, pour cela.
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