Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | youpin \ju.pɛ̃\ |
youpins \ju.pɛ̃\ |
Féminin | youpine \ju.pin\ |
youpines \ju.pin\ |
youpin \ju.pɛ̃\
De même, selon lui, si “ les Juifs parvenaient un jour à se rassembler en une nation, ils perdraient aussitôt tous les caractères "youpins" que les antisémites les obligent à assumer ”.— (Pary Pezechkian-Weinberg, Michel Tournier: marginalité et création, Éditions Peter Lang, 1998, page 73)
Pour cela, il faut : enlever aux juifs leur argent; les mettre à l'index; marquer avec soin les maisons juives « afin que nul Français n'en franchisse le seuil »; surtout : ne rien acheter. Est généralisée la lutte contre la « bedide gommerce » et la « cervelle youpine ».— (Pierre Pierrard, Les Chrétiens et l'affaire Dreyfus, Paris : Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, 1998, page 148)
Trois mois après les événements, il écrivit, non sans rancune et agacement : « La presse youpine et tous ceux qui haïssent l’Église orthodoxe et sa hiérarchie traînent mon nom dans la boue. . »— (Ilarion Alfeev, Le mystère sacré de l’Église : introduction à l'histoire et à la problématique des débats athonites sur la vénération du nom de Dieu, traduit du russe par Claire Jounievy & Alexandre Siniakov, Academic Press Fribourg, collection Cahiers œcuméniques no 47 , mars 2007, page 208)
Singulier | Pluriel |
---|---|
youpin | youpins |
\ju.pɛ̃\ |
youpin \ju.pɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : youpine)
En Angleterre, je pouvais donc bien être le youpin de service (doublé d’un froggy en plus, l’horreur !).— (Fabrice Benichou, Mon dernier combat, 2014)
Quand je lui dis ce premier jour qu’il s’appelait Bloch, elle s’écria: « Je l’aurais parié que c’était un youpin. C’est bien leur genre de faire les punaises. »— (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs)
Un témoin oculaire affirma au père que, quand Nahon fut là, dans cet état, étendu devant lui, le capitaine Vidart lui administra une volée de coups de cravache en criant : « Sale juif, race infecte ! Si tu crèves, ça fera un « youpin » de moins ! »— (Roger Monclin, Les Damnés de la Guerre, Judas Nahon, 1934)
— Ouais… Revoilà les youpins, dit Kovitsky. Tête de gland, quelle différence ça fait, tête de gland ? – Il rit, sincèrement amusé par cette pensée. – Tête de gland… Mais « youpin », ça, c’est une saloperie de poison. C’est de la haine ! C’est antisémite !— (Tom Wolfe, Le Bûcher des vanités, traduit de l’américain par Benjamin Legrand, éditions Sylvie Messinger, 1988 & Robert Laffont, 1999)
« je suis devenu Hébreu parce que je détestais les Youpins ». Pour Koestler, il convient de distinguer l’Hébreu et le youpin, voire de les opposer. Tandis que l’Hébreu est une représentation sublimée du Juif, le youpin renvoie au Juif dans ce qu’il a de plus concret, de plus trivial : l’Hébreu appartient au monde des idées, le youpin fait partie du monde d’ici-bas, celui des hommes.— (Esther Benfredj, « Arthur Koestler : itinéraire d’un enfant du siècle », in Argument, volume 18, no 2, printemps-été 2016, page 60)