éduquer

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Étymologie

(XIVe siècle) Du latin ēdŭcāre (« éduquer, former, produire »). Au XVIIIe siècle, c’est un néologisme savant[1] critiqué par certains auteurs : La langue s'embellit tous les jours : on commence à éduquer les enfants au lieu de les élever — (Voltaire). Littré[1] note au XIXe siècle : n'est ni dans Furetière, ni dans Richelet, ni dans le Dictionnaire de l'Académie.

Verbe

éduquer \e.dy.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Former par l’éducation ; instruire.
    • Il ordonna, de sa petite voix, que sa mère serait régente pour avoir soin de son éducation ; en d'autres termes, il commanda qu'elle lui commandât, l’éduquât, le châtiât. — (Jules Michelet, Histoire De France au dix-septième siècle : Henri IV & Richelieu, Paris : chez Chamerot, 1857, p. 203)
    • 22 mai — Nous avons incinéré le corps de sir William Beabs. Serait-il pas intéressant que j’éduquasse un disciple qui pourrait, sur moi-même, dans des conditions que je dé....
      Le feuillet s'arrêtait à cet endroit. Le dernier mot était sans nul doute « déterminerais ».
      — (Maurice Toesca, « La suprême tentative », dans Le clin d'œil, Paris : chez P. Seghers, 1952)
    • Soit, d'abord, le niveau culturel. En 529 le concile de Vaison avait ordonné que les prêtres ruraux éduquassent les candidats à la cléricature. — (Alain Derville, Quarante générations de Français face au sacré: Essai d'histoire religieuse de la France (500-1500), Presses Universitaires du Septentrion, 2006, page 25)
    • La semaine suivante ils allèrent s'éduquer au Jardin des Plantes et se firent chier au bout de dix minutes. Cathy dit qu'il aurait fallu s'accompagner d'un spécialiste, un botaniste, un plantologue, un fleuromancien, quelqu'un comme ça. — (François Bégaudeau, Vers la douceur, Éditions Gallimard, 2009, p. 151)
    • On craignait une chaîne du bavoir et de la condescendance. Et puis, il y eut cette pub désastreuse : « Éduquons ! C'est une insulte ? » Non. Ce n'est qu'une connerie. Pourquoi mal imiter un faux esprit de cour de récré ? — (Jean-Pierre Dufreigne, « L'entrée en Cinquième », dans L'Express du 12 janvier 1995, p. 58)
  2. (Par analogie) Entrainer à l’action ou à l’effort.
    • Puisque j'arrivais à tenir et à diriger un porte-plume, pourquoi pas aussi un petit pinceau ? En cachette, j’essayai, je m’évertuai, j’éduquai mes doigts et mon poignet et j’arrivai à un résultat relativement satisfaisant. — (Benjamin Vallotton, Le légionnaire héroïque, Librairie Payot, 1924, p. 43)
    • J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois. — (Claude Collignon, L'œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
  3. (Par analogie) Dresser, en parlant d'un animal.
    • Ce n'était plus de l'équitation mais du transport. On leur éduquait des haquenées qui allaient l’amble dans un curieux roulis dont on se demande aujourd'hui comment ces braves dames n'avaient pas, au bout d'une demi-heure, les plus affreux maux de mer. — (Jean La Varende, Le Cheval Roi, Éditions Actes Sud Nature, 2009)

Synonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Traductions

Hyponymes

Prononciation

  • France : écouter « éduquer  »
  • Cornimont (France) : écouter « éduquer  »

Références

  1. a et b « éduquer », dans Émile LittréDictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage