épuiser \e.pɥi.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’épuiser)
Épuiser une fontaine à force d’en tirer de l’eau. - L’armée était si nombreuse que partout où elle campait elle épuisait les fontaines et les ruisseaux.
mais l’eau, à l’intérieur, avait déjà atteint le niveau du plancher, et il me fallut plusieurs heures de travail aux pompes pour l’épuiser.— (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
Si l’on a trouvé le moyen d’arrêter les machines à vapeur, celui de stoper la langue d’une portière épuisera le génie des inventeurs.— (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
Ils devaient être épuisés de fatigue, car ils dormaient profondément, l’un près de l’autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres.— (Octave Mirbeau, Le Colporteur, 1886)
Je n’en entendis pas davantage. J’étais moralement épuisé. Ma fatigue physique dépassa même toute mesure.— (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IX)
Avec sa végétation exubérante de tiges et de feuilles, elle épuise fortement le sol: elle exige de bonnes fumures, et parmi les engrais chimiques réclame surtout l’azotate de soude, le chlorure de sodium et la chaux.— (La ramie, nouveau textile soyeux: communication présentée à la Société des sciences industrielles de Lyon, dans la séance du 14 février 1877, par M. Léger, Lyon : Imprimerie Storck, 1877, page 7)
Les insulaires nous déclarèrent alors qu’il leur était impossible de nous en fournir davantage, parce que les forêts avaient été épuisées par le grand nombre de bâtimens [sic] qui avaient fréquenté ces parages depuis quelques années.— (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
Dès la veille de la mobilisation ; à Perros et à Trégastel, on ne trouvait plus de numéraire : la poste elle-même ne payait plus les mandats ; toutes les disponibilités avaient été épuisées par les retraits des caisses d’épargne.— (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1915, p. 28)
Le numéro du magazine est épuisé.
On épuise encore deux fois le malt par l'eau bouillante ; le premier liquide obtenu est mêlé à celui que l'on a préparé précédemment ; le second sert à fabriquer de la petite bière.— (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 140)
Épuiser une vanille.
L’année 1825 vit se livrer, entre la Russie et la Pologne, une de ces luttes dans lesquelles on croirait que tout le sang d’un peuple est épuisé, comme souvent s’épuise tout le sang d’une famille.— (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
Sur ce sujet, c’est un spécialiste que vous ne saurez épuiser.
la discussion ne paraissant point épuisée, ils continuèrent, dans le crépuscule qui tombait, à marcher en devisant, l’un le pot à la main, l’autre son parapluie sous le bras…— (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
« Comment pouvez-vous, dit l'Autodidacte, arrêter un homme, dire il est ceci ou cela? Qui peut épuiser un homme? Qui peut connaître les ressources d'un homme? »— (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
Épuiser un homme! Je salue au passage l'humanisme catholique à qui l'Autodidacte a emprunté, sans le savoir, cette formule.
Aujourd’hui, ce n’est pas tellement le colloque Pachurst-Keibel qui m’intéresse, je sais toujours où les retrouver l’un et l’autre. Mais on va probablement essayer de les épuiser.— (A. L. Dominique, Le gorille se mange froid, Gallimard (Série noire), 1955, page 57)
Avec ce hiver rigoureux, notre provision de bois s'est épuisée avant le retour du printemps.
Si la discussion n'est pas plus constructive, ma patience va commencer à s'épuiser ,
Les provisions s’épuisèrent et l’équipage s’alimenta du produit de sa pêche.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
Sentir ses forces s'épuiser.
Dire adieu, en ce sens, c’est ne pas s’épuiser en vain dans des tâches infinies.— (Roger-Pol Droit, Dan Sperber, Des idées qui viennent, 1999, Odile Jacob, page 60)
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