Singulier | Pluriel |
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bouilleur de cru | bouilleurs de cru |
\bu.jœʁ də kʁy\ |
bouilleur de cru \bu.jœʁ də kʁy\ masculin (pour une femme, on dit : bouilleuse de cru)
Hélas! en même temps que la richesse, l’habitude de la distillation du cidre à domicile s’est répandue! L’usage du privilège des bouilleurs de cru met à la disposition directe des paysans, en quantités immenses, incontrôlables, le poison. Les alambics circulent partout.— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Je n’aperçus pas assez que, du moment où l’on ne pouvait toucher que discrètement à ce qu’on appelle le privilège des bouilleurs de cru indéfendable en théorie: mais auquel la faiblesse des législateurs successifs avait donné droit de cité, la majoration d’impôt sur l’alcool intensifiait la fraude.— (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
Pendant toute cette période, les conscrits veillent chaque soir chez l’un d’eux, à tour de rôle ; on boit énormément de marc, qui ne manque pas, tous les fermiers de la région étant bouilleurs de cru.— (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 74)
Les hommes prenaient des voix de conspirateurs pour évoquer le grand sujet : les bouilleurs de cru. Je ne posais pas de questions. Ces mots bouilleurs de cru revenaient, chargés de mystère, de regret, de précautions, de transgressions allusives.— (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 42)