D’abord caractéristique des banlieues françaises, l’insulte a eu un fort succès et est usitée dans toutes les couches de la société. Le complément race est probablement un calque syntaxique de l’arabe marocain dans lequel le mot baba (père) a été remplacé par race pour sa forte charge sémantique. Référence nécessaire
enculé de ta race \ɑ̃.ky.le də ta ʁas\
L’enculé ! L’enculé de sa race ! Si je me le chope je le massacre !— (Pierre Lasne, Tranches de Karma, 1991, page 40)
Les enculés de leur race ! crie Simone, en lardant le verre.— (Albertine Sarrazin, Romans, lettres et poèmes, J. J. Pauvert, 1967, page 331)
Et on retrouve ce vieux rocker, hébété, enculé jusqu’à l’os, grattant une guitare pourrie devant un feu de bois dans le désert de Gobi. Alors WSB dit : « Ça t’apprendra enculé de ta race pourrie à faire l’artiste, moi faut que j’gagne ma vie. »— (Claude Pelieu, « Et si on faisait encore plus de trous dans les pages » dans La Parole vaine no 13, hiver 1997-1998)
« Enculé de ta race » ? Tiens… Tiens Dorénavant tout est clair. Encore que… Enculé de quelle race ? De toutes tes races, ou d’aucune.— (Suzanne Dracius, « Les trois mousquetaires étaient quatre », dans Revue d’art et de littérature, musique, no 14 du 16 juin 2006)