languir \lɑ̃.ɡiʁ\ intransitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se languir)
Il est malade, il y a trois ans qu’il languit.
Cet arbre languit, ces fleurs languissent faute d’eau.
La nature languit, toutes choses languissent pendant l’hiver.
Ces vers languissent.
Cette pièce commence bien, mais sur la fin elle languit.
La conversation languissait car personne ne la soutenait, on la laissait tomber.
Si la conversation tendait à languir (car on ne peut constamment à deux, dont une femme, frapper des pensées ingénieuses), aussitôt elle se battait légèrement les côtés, ce qui faisait lever de la poussière.— (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
L’industrie languit, le commerce n’est pas encouragé.— (Anonyme, Brésil. - situation financière, Revue des deux Mondes, 1829, tome 1)
L’affaire languit.
On le fit languir dans de cruels tourments.
Languir de faim, de soif, de misère.
Languir dans une prison, dans un long exil.
Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée.— (Jean Racine, Phèdre)
Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin.— (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
Languir d’ennui, d’amour, dans l’attente.
Il se languit de sa chérie.
Je me languis de vous.
M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, s’en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir pendant deux mois, avant d’aller faire son droit.— (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, part. 1, chap. 1, Librairie Charpentier, 1891, p. 3)
Ne me fais pas languir, dis-moi tout.
Je me languis de mettre ce but qui me fera franchir ce palier, qui sera extraordinaire pour moi.— (Andy Delort au micro de Bertrand Queneutte pour France Bleu Hérault, 2021. → lire en ligne)
« Moi, ici, ce qui me manque, c’est le Gaz. Franchement, je languissais de partir, à cause du Gaz ! »— (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 107)
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