connaître \kɔ.nɛtʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : se connaître)
Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances.— (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
On entendait incessamment sur le parc de Neuilly grêler les balles à travers les branches avec ce bruit des orages d'été que nous connaissons si bien.— (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, page 219)
Durtal le connaissait ce moment délicieux où l’on reprend haleine, encore abasourdi par ce brusque passage d’une bise cinglante à une caresse veloutée d’air.— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
En Franche-Comté, les réfugiés trouvèrent une législation à peu près aussi tracassière que celle qu'ils avaient connu en France.— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
La ligne de défense que les Allemands avaient construite au sud des villages de Banogne, Recouvrance, Saint-Fergeux était connue sous le nom de Hundingstellung.— (Jean Julien Weber, Sur les pentes du Golgotha: un prêtre dans les tranchées, Nuée bleue, 2001, page 231)
Par là vous pouvez connaître combien il est à redouter.
Ce chien connaît bien son maître.
Ce cheval connaît le chemin.
La plupart des animaux connaissent les plantes qui peuvent leur être nuisibles.
Au sommet Eddy sprinte pour passer en tête car il veut donner une leçon à Vandenbossche qui a signé chez Molteni. Chacun croit qu'il va se relever dans la descente mais c'est mal connaître Eddy qui fonce à toute allure.— (Facebook)
La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n'en tolère.— (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
Alliant tradition et modernité, la phytothérapie n'est exclusive d'aucune autre thérapeutique. Elle connaît des précautions d'emploi, des contre-indications, des interactions et, nous l'avons vu, un professionnel de la santé est le mieux placé pour la conseiller à chacun, selon ses besoins.— (Eric Lorrain, La phytothérapie, éd. La Boétie, 2013, § 97)
Il veut que tous soient également soumis à la discipline et il ne connaît à cet égard ni parents ni amis.
Quand il s’agit de ses intérêts, il ne connaît personne.
Il voudrait tout connaître. — Connaître une langue, une science, un art.
Il affrontait tous les temps, bravait toutes les mers et prétendait que la mer et lui se connaissaient trop, depuis longtemps, « pour se faire des méchancetés ».— (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
Il connaît les mathématiques, le grec, le latin.
Connaître à fond une science, une affaire. — Connaître les livres, les pierreries, les tableaux, etc.
Je ne parle point de ce que je ne connais pas. — Il connaît les ruses du métier, ce que l’expérience nous apprend à connaître.
Je connais bien cet homme, et je peux compter sur lui.
Je le connais pour ce qu’il est. — Il a trompé bien du monde, on ne le connaissait pas.
Cet homme gagne à être connu.— Je le connais incapable de mentir.
Je connais votre cœur. — Vous me connaissez mal, si vous m’attribuez de telles intentions.
Que vous connaissez peu les hommes ! — C’est un homme qui connaît bien le monde.
Le siècle qui posséda ce grand homme ne le connut pas.
On perdit cet écrivain lorsqu’on commençait enfin à le connaître.
C’est un homme connu. — Il est connu par son mérite.
On est venu nous offrir des bières par le toit ouvrant, alors que les gens qui nous les tendaient ne nous connaissaient pas.— (Philippe Genion, Inventaire des petits plaisirs belges, 2013)
Connaissez-vous quelqu’un de mes juges ? — Je n’en connais pas un.
Il connaît tout le monde. — Je vous le ferai connaître.
Je ne connais point cet homme-là, ni ne veux le connaître. — Nous vous connaissons depuis longtemps.
— Vous n’avez jamais connu, au sens biblique du mot, — une femme ?— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
À son âge, en nos campagnes, quel garçon n'a pas connu la femme.— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 33)
C'est ainsi que la quasi-totalité des prix des grands produits industriels connaissent au XIXe siècle un trend orienté à la baisse.— (Jean-Pierre Rioux, La révolution industrielle : 1780-1880, Éditions du Seuil, 1971, p.84)
Il faut souligner que, si les aciers inoxydables ont connu l'extraordinaire développement que nous connaissons, cela est dû à la disponibilité à grande échelle des métaux entrant dans leur composition, .— (Pierre-Jean Cunat, Aciers inoxydables : Critères de choix et structure, Éditions Techniques de l'Ingénieur, document M 4 540, non daté, § 1.1, page 2)
On ne connaît point l’hiver à la Martinique.
Vous êtes heureux de n’avoir jamais connu le mal de dents, le mal de tête.
Il n’a jamais connu la haine, la jalousie, etc. — Son cœur allait bientôt connaître l’amour.
Il ne connaît point la crainte. — J’ai connu l’infortune.
En Angleterre, on ne connaît point la loi salique.
Cet usage n’est point connu dans tel pays.
Ce peuple ne connaît point les raffinements du luxe.
Il ne connaît point ces vains ménagements.
Sa rage ne connut plus de frein.
Sa charité ne connaît point de bornes.
Ce cheval connaît la bride, les éperons, etc.
Je ne connais de maître que vous, que lui, etc.
Je ne connais ici d’autre maître que moi, etc.
Ce juge connaît des matières civiles et criminelles.
Il en connaît en première instance. — Il en connaît par appel.
Il ne peut pas connaître de cela.
Elles admettent que les décisions gouvernementales les plus importantes sont prises pour des motifs qu’on ne peut pas leur exposer, en des formes dont elles n’ont pas à connaître.— (Emmanuel Berl, La Politique et les partis, Les Éditions Rieder, 1932, page 164)
Marie entra dans la maison comme la mort. Madame Bergeret connut à sa vue que les temps étaient révolus.— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 1003)
L'homme emporté et furieux ne connaît personne, il se connaît à peine lui-même. Il n'est capable de rien entendre; la colère lui fait prononcer une multitude de paroles vagues, dont il perd jusqu'au souvenir; .— (« Œuvres oratoires de Jacques-Denis Cochin, curé de Saint-Jacques du Haut-Pas », dans la Collection intégrale et universelle des orateurs chrétiens, publiés par l'Abbé Migne, tome 98 (volume 31 de la 2e série), Paris, chez J.-P. Migne, 1866, page 587)
« Connais-toi toi-même » est une des plus belles maximes de la philosophie antique.
Je me connais, à sa vue il me serait impossible de me contenir.
Apprenez à mieux vous connaître.
Un homme sage et qui sait se connaître.
Il ne se connaît plus.
Il se connaît en mérite, en poésie.
Vous connaissez-vous à cela ?
Je m’y connais mieux que vous.
Il ne s’y connaît point du tout.
Ce verre de vin ne pouvait que nous faire du bien, c’est certain ; mais trois sous ça se connaît sur une journée de quinze à vingt sous !— (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 128)
Au matin, le ciel se découvrit, les étoiles se remirent à luire, le grand vent en avait éteint si peu que ça ne se connaissait pas.— (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, page 108)
Tu connais faire du porc au sucre ?
Tu connais que c'est un costaud lui !
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