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J’avais un logement commode, je veux essayer de le ravoir.
Quand vous voudrez, je m’assure que vous raurez ces princes et ministres à votre dévotion.— (Joseph Fr. Michaud, Nouvelle Collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, 1851)
Lorsqu’elle beurrait des légumes, elle les faisait sauter dans la passoire, pour ravoir le beurre par-dessous.— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
Ce sont des lâches, des renégats… mais c’est égal ! Leurs mères sont bien heureuses de les ravoir.— (Alphonse Daudet, Le mauvais zouave, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 49)
La sonnerie était très belle, mais il fallait attendre une heure pour la ravoir tandis que le mouvement, ça : tac, tac, tac, tout le temps.— (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
3 mai 43 – Il ne faudrait pas qu’entre-temps la braise soit étouffée sous les cendres et que je ne puisse pas « la ravoir ».— (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 279)
Ce sont de bonnes serpes. Pour en ravoir de pareilles au jour d’aujourd’hui, il faudrait y mettre un bon prix.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 61, Robert Laffont, 1968)
Le premier qui a voulu me ravoir, c'est le cosson qui vient ramasser les œufs du village toutes les semaines, vous savez, le Basile, le gros rouge cayatte-là, celui qui a une vieille auto en fer-blanc .— (George Chepfer, « La Pétronille se remarie », dans Le Pays lorrain, 23e année, Nancy, 1931, page 393)
(Courant) Faire disparaître un défaut, pour remettre en état.
Ravoir une tache sur un vêtement.
Tout le fond est comme garni d'une croûte. Il va falloir « ravoir » le fond de casserole !— (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 141, page 53, 23 décembre 1929)
Eh bien, mon pauvre petit, me dit le professeur en étanchant mon front avec son mouchoir trempé dans l’eau glacée du lac, commences-tu à te ravoir ?— (George Sand , « L’Orgue du Titan », in Contes d’une grand’mère : seconde série, 1873)
Notes
N’est usité qu’à l’infinitif, sauf en région liégeoise (Belgique) où, par mimétisme avec le wallon, il se conjugue fréquemment, sur le modèle d’avoir (« vous raurez votre argent demain »).
Coment ravrons les chaitis prisoniers Qui en voz barges sont estreint et leié ?— (Le Couronnement de Louis, édition de Langlois, vers 1298-9, circa 1135)
Virginité ne poet on mie Ravoir pus qu’ele est honie— (Wace, De la mort Nostre Dame, ms.3516 de la Bibliothèque de l’Arsenal, f. 52v., vers 7-8 de la 1re colonne)
Verbe auxiliaire, que l’on peut traduire en ajoutant le préfixe re- ou ré- au verbe principal.
La lance li ra el poing mise— (Chrétien de Troyes, Érec et Énide)
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
« ravoir » dans le Dictionnaire électronique de Chrétien de Troyes