reprendre \ʁə.pʁɑ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se reprendre)
On se rappelle que, ce que nous avions pris aux autres, il a fallu leur rendre, et on leur reprendra ce qu’ils nous ont pris sans raison en 1871.— (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 320)
Pataud, toujours un tantinet grotesque, il avait repris sa marche de long en large.— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Le système de Buffon sera surtout repris par le plus grand hippiatre de l’époque, le fondateur de la science vétérinaire, l’écuyer le plus célèbre de son temps : Claude Bourgelat.— (Jacques Mulliez, Les Chevaux du Royaume : Histoire de l’élevage du cheval et de la création des haras, Montalba, 1983, page 213)
Reprendre un prisonnier qui s’était échappé, un oiseau qui s’était envolé.
Reprendre une ville sur l’ennemi qui s’en était emparé.
Reprendre à son service un ancien domestique.
Cet homme a repris sa femme après une longue séparation.
Après son exil, il reprit sa place au Sénat.
Il a repris ses habits d’été, d’hiver.
Il a repris du service.
Nous reprenons le raidillon ; il n’est guère plus drôle à descendre qu’à monter : tantôt nous étions courbés en avant, maintenant il faut, pour la descente, se rejeter en arrière…— (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, édition 1923)
Reprenez votre cadeau, je ne puis l’accepter.
Reprenez le mandat que vous m’avez confié.
Le magasin reprend une marchandise non déballée, sous huit jours
Il reprit ensuite possession de lui-même, se reprocha comme une faiblesse cette fièvre passagère, et, se jetant dans son fauteuil, il resta quelque temps absorbé en de profondes réflexions.— (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre I)
Siè, dit Arsène André, reprenant le wallon de son enfance pour mieux affirmer sa réplique. Siè, Adonis!… siè!— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Cet homme laisse une fortune importante, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur la succession.
Cette manufacture a repris un peu d’activité.
Ainsi, l’auteur ou le premier signataire d’une proposition de loi peut la retirer à tout moment avant son adoption en première lecture. Pour autant, si le retrait a lieu en cours de discussion en séance publique, un autre député ou sénateur peut la reprendre et, dans ce cas, la discussion continue (article 84 du règlement de l’Assemblée nationale, article 26 du règlement du Sénat).— (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
Attendez-moi, je viendrai vous reprendre ; je vous reprendrai en passant.
Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle.— (Frédéric Weisgerber, Trois Mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
Surpris, les Français tournèrent bride, mais reprenant l’offensive ils engagèrent avec les cosaques, qu’ils mirent en fuite, un sanglant corps à corps jusque dans les rues du hameau de Jacqueville, puis tranquillement reprirent la route de Fontainebleau.— (« L’Invasion à Montereau et aux environs en février 1814 », dans Annales de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais, Fontainebleau : Maurice Bourges, 1916-1917, volume 33, page 89)
En algèbre, sentant mon interlocuteur plus calé que je ne le suis, je reprends mon rôle de disciple attentif.— (Frédéric Weisgerber, Trois Mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
L’Autriche déclarait en outre, qu’elle trouvait inadmissible que, dans l’article 3, les puissances se congratulassent de la signature de la paix entre la Prusse et le Danemarck, les hostilités ayant formellement repris.— (Eugène de Guichen, Les Grandes Questions européennes et la diplomatie des puissances sous la seconde république française, Paris : chez Victor Attinger, 1929, page 112)
Avec cette neige, reprit le loueur, tu dois balayer le devant de ta porte.— (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 46)
Ces prospectus et catalogues étaient notre principal canal de communication, reprend Christine Retour.— (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 1er septembre 2023, page 4)
Reprendre une tragédie, une comédie, etc.
Reprendre un mur.
Reprendre la façade d’une maison.
Reprendre une maille.
Reprendre doucement, aigrement, durement.
On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours.
C’est un homme de bien, je ne vois rien à reprendre dans sa conduite, à sa conduite.
Ce critique trouve à reprendre dans les meilleurs auteurs.
Il trouve à reprendre à tout ce qu’on fait.
S’accompagnant de son gimbri, il nous chante, d’une voix tantôt gutturale, tantôt nasillarde, d’interminables mélopées, que l’assistance reprend aux refrains avec des battements rythmiques des mains.— (Frédéric Weisgerber, Trois Mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 33)
Des hourras ponctuèrent le discours du Prince, qui, à la fin, entonna une hymne que tous les hommes reprirent avec lui : « Ein fester Burg ist unser Gott ! C’est un rempart que notre Dieu ! »— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 263 de l’édition de 1921)
Ce pommier, ce poirier a bien repris.
Cette greffe a bien repris.
La plaie commence à reprendre.
Les chairs reprennent.
Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris.
Cette pièce de théâtre a repris.
Le vent, qui parfois mollissait, reprenait bientôt avec plus de rage, au milieu de grains de grêle et de neige.— (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
Leur amitié a repris.
Les affaires reprennent.
La goutte, la fièvre, etc., lui a repris.
Ce ciment a repris.
La rivière a repris.
Mais, sous l’effrayant choc moral qu’elle avait reçu, elle-même frémissait, sans pouvoir se reprendre.— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, chapitre V, G. Charpentier, 1893)
Il s’était repris, il riait, et il faisait d’une voix réfléchie des projets raisonnables.— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 299)
Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt.
L’habitude était si forte chez elle, cette chanson faisait si bien partie de son être, que souvent, s’oubliant tout d’un coup, elle se reprenait à chanter.— (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
Elle tourna la clef de contact. Le moteur refusa de démarrer. Elle s’y reprit à plusieurs fois. Sans succès.— (Daniel Gray, Belles amours, Presses de la Cité, 1980, chap. 2)
Il renfilait son veston, avec une visible satisfaction, car la soirée était fraîche et, sans même prendre de grandes précautions, il se reprit à avancer.— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Bouquet tragique, chapitre XX, 1912)
Il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois.
Vous y voilà repris. — Je n’y serai plus repris.
– Mes collègues de France sont moins bêtes que moi, grogna-t-il. On m’y reprendra, à venir m’enterrer parmi ces magots.— (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 230)
- T’es un pédé, a dit César. Tu m’as eu parce que je pensais à autre chose. Attends qu’on se retrouve. Je te reprends quand tu veux, comme tu veux, où tu veux. Je te la ferai bouffer, ta couille unique.— (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, chapitre 6, réédition Quarto Gallimard, 1973, page 490)
reprendre *\Prononciation ?\
Que l’esprevier puissiés reprendre— (L’âtre périlleux, anonyme, manuscrit 1433 français de la BnF)