éterniser \e.tɛʁ.ni.ze\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’éterniser)
Je ne sais si j’en demande trop, ou si je n’en demande pas assez : ce sera à vous de décider, et de faire frapper une médaille qui éternisera vos succès et vos bienfaits.— (Voltaire, lettre à Catherine II, 20 juillet 1770, dans Œuvres complètes, L. Hachette, 1893, t. 43, p. 114)
Les tombeaux, parmi les hommes, sont les feuillets de leur histoire ; la nature, au contraire, n’imprime que sur la vie : il ne lui faut ni granit, ni marbre, pour éterniser ce qu’elle écrit.— (François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme, 1802, 1re partie, livre 5, chapitre 6)
Fuyez surtout la solitude peuplée de fantômes qui éterniseraient vos regrets.— (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, 1848, chapitre 4)
Éterniser une seule heure de l’amour, ― la plus belle, ― celle, par exemple, où le mutuel aveu se perdit sous l’éclair du premier baiser, oh ! l’arrêter au passage, la fixer et s’y définir ! y incarner son esprit et son dernier vœu ! ne serait-ce donc point le rêve de tous les êtres humains ?— (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, L’Ève future, 1886, Eugène Fasquelle, 1909, livre 5, chapitre 2, pages 224-225)
Si le printemps s’éternisait, ― on croirait aisément à Dieu, à l’amour, au bonheur et à la vie !— (Alfred Delvau, Au bord de la Bièvre : impressions et souvenirs, R. Pincebourde, 1873, page 92)
Puis les haines, les vengeances, le point d’honneur, éternisèrent les guerres entre les familles, les tribus.— (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, tome XIII, Michel Lévy frère, 1870, page 49)
À quoi bon éterniser une situation dans laquelle il n’y a d’amour ni d’un côté ni de l’autre ?— (Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari, 1914, acte II, scène 4)
Ces efforts n’aboutissaient guère, l’opinion, qui s’était émue d’abord, devenait indifférente, depuis que la grève s’éternisait, très calme, sans drames passionnants.— (Émile Zola, Germinal, G. Charpentier, 1885, 4e partie, chapitre 5, page 283)
Une église se trouvait dans ce faubourg ; le porche en était encombré de fidèles attendant de pouvoir pénétrer dans le lieu saint, où tous ceux qui avaient pu y trouver place s’éternisaient dans la prière.— (Adolphe d’Ennery, Seule !, J. Rouff, 1898, tome 2, page 1247)
Ne laisse pas mon mari s’éterniser chez toi. Il a du travail sur son bureau.— (Paul Hervieu, La Course du flambeau, 1901, acte I, scène 10)
Jugeant d’ailleurs qu’il valait mieux qu’elle ne s’éternisât pas dans cette position sédentaire, je la pris par les mains pour la remettre debout.— (Paul-Jean Toulet, Mon amie Nane, Le Divan, 1922, page 1247)
Assieds-toi, Heisenberg. - Je ne m'éterniserai pas.— (Sous-titres Breaking Bad)
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