Composé de l’adjectif gros et du nom commun cul. « Gros cul » signifie normalement « postérieur imposant ».
Vers 1965, formé par jeu de mots, avec cul pour « C. U. » ( « charge utile » ) .
(XXe siècle) Probablement du fait que les cuirassés étaient à l'époque les plus gros des navires de guerre. La poupe d’un navire se nomme cul en argot de la marine .
(Fin XIXe siècle) Peut-être par ellipse, pour « tabac de gros cul », par opposition avec « tabac de caporal », gros cul signifiant soit un soldat sans expérience , soit par métonymie, un matelot servant sur un cuirassé .
(XXe siècle) 1ère guerre mondiale, gros par comparaison avec l’ancien et plus petit bidon réglementaire d’un litre, cul peut-être par rapport à la forme du bidon .
Après 1843, date de la création de ce contenant surnommé gros cul du fait de l’épaisseur importante (4 cm) du fond (du cul) de cette bouteille. On raconte que les canuts avaient droit à un demi-litre de vin payé par leurs patrons, et que ces derniers auraient réduit le pot à 46 cl grâce à ce fond épais, correspondant à leur propre part.
Singulier | Pluriel |
---|---|
gros-cul | gros-culs |
\gʁo ky\ |
gros-cul \ɡʁo ky\ masculin
Un robuste gros-cul transportant habituellement des troncs d'arbres des bois de l’Ariège dans tous les pénitenciers de la région et chez quelques fonctionnaires importants.— (Lucien Combelle, Liberté à huis-clos, 1983)
« Putain, qu’est-ce que c'est que ce gros-cul ?! » se demanda-t-elle, châtiant son expression, comme toujours. « Nom de Dieu ! Un camion de déménagement ! »— (Rafaële Rivais, Conflit de voisinage, 2013)
Il y a du Gas-oil dans l’air, film de Gilles Grangier (1955) avec Gabin en conducteur de gros-cul.— (www.causeur.fr, Les routiers sont-ils vraiment sympas ? Sur la route de Pierre Mérindol , 20 mars 2016.)
C’était pour l’informer que le paquebot de luxe, échappé hier à notre surveillance, avait été contrôlé par un « gros-cul » — pardon, Mesdames, — un cuirassé qui l’avait confié à un torpilleur pour le « dérouter » sur Marseille.— (Le Petit journal , 9 janvier 1940)
C'est tout ça ton perlot!… C’est pas la peine d’avoir une marraine chic pour fumer du « gros-cul » comme tout le monde !— (Légende d’un dessin de Gus Bofa, La Baïonnette, 13 décembre 1917)
Mais il est des soirs d’hiver où il pleut dans les cœurs autant que sur la ville… Alors c’est la manille ou le rêve dans la fumée des cigarettes de gros-cul. Étendu sur le dos, les deux mains sous la tête, on pense à la payse.— (Joseph Voisin, Et il revint au port, Europe : revue mensuelle , 15 mars 1937.)
En second lieu vient le tabac : gros-cul ou tabac de jardin, étant entendu que le gros-cul leur sert, en quelque sorte, d’étalon universel— (Traduction française d’Alexandre Soljénitsyne, L'Archipel du Goulag: 1918-1956, essai d’investigation littéraire, 2014)
À Lyon, le vin se servait traditionnellement et se sert encore dans des bouteilles appelées pots aussi nommées gros-cul pour la grande épaisseur du fond de la bouteille.— (fr.lettres.langue.francaise.narkive.com, forum: un pot de vin rouge et une carafe d'eau , 2008)
Gros-cul : Chiffonnier à son aise. Les gros-culs possèdent un âne et une petite voiture pour les besoins de leur industrie. Ils habitent en grande partie le passage Saint-Charles, à Levallois.— (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien : l'argot ancien et l'argot moderne , 1878)
Puis, chaque semaine, ce petit maître-chiffonnier livrait, selon sa spécialité, verre, chiffon, os, à un gros-cul, maître-chiffonnier bourgeois, souvent établi à Levallois. Le gros-cul centralisait puis expédiait ses produits aux industries qui, à leur tour, les transformaient pour les remettre sur le marché.— (Frédérique Volot, La Vierge-Folle, 2013.)
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