moutonner \mu.tɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se moutonner)
Les chevaux barbes sont plus communs, ils ont l’encolure longue, fine, peu chargée de crins et bien sortie du garrot, la tête belle, petite et assez ordinairement moutonnée, l’oreille belle et bien placée— (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 536)
Le cheval tire péniblement votre famille ; hélas ! vous n’avez plus aucun amour-propre, en lui voyant les flancs rentrés, et deux os saillants aux deux côtés du ventre ; son poil est moutonné par la sueur sortie et séchée à plusieurs reprises, qui, non moins que la poussière, a gommé, collé, hirsuté le poil de sa robe.— (Honoré de Balzac, Petites misères de la vie conjugale)
Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !— (Charles Baudelaire, La Chevelure dans Les Fleurs du Mal, 1861.)
L’échelonnement des haies— (Paul Verlaine, 13, dans Sagesse, 1875)
Moutonne à l’infini, mer
Claire dans le brouillard clair
Qui sent bon les jeunes baies.
Ils s’assirent en ligne sur le parapet de granit et regardèrent moutonner les flots.— (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881, collection Le Livre de Poche, page 17)
Sais-je où s’en iront tes cheveux— (Guillaume Apollinaire, Marie, dans Alcools, 1913)
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s’en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l’automne
Que jonchent aussi nos aveux
Quasimodo vit alors distinctement moutonner dans le Parvis un effrayant troupeau d’hommes et de femmes en haillons.— (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
La bande joyeuse moutonnait autour d’un blond jeune homme, cheveux lustrés et bouclés, joues et lèvres peintes du plus bel incarnat, mains potelées et couvertes de pierreries.— (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis, 1890)
Nicolas Bieswal orne son exlibris de ses armes devenues illégales, mais néanmoins tranquillement portées. Michel-Donatien de Crayencour fait graver le sien à Paris, et met autour de son blason des Cupidons moutonnant dans une espèce de gloire rococo.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 62)
Nous autres, pauvres, il faut attendre presque la fin de l’existence pour s’arrêter de moutonner, et toi, voilà !— (Roger Boussinot, Vie et mort de Jean Chalosse moutonnier des Landes, 1976)
Le ciel moutonnait à l’horizon, se mêlant aux têtes sombres et arrondies des arbres.— (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
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