trébucher \tʁe.by.ʃe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Cette course fiévreuse durait depuis dix heures. Le cheval râlait sourdement et trébuchait à chaque pas.— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
Cette maison, revêtue d’ardoises, se trouvait entre un passage et une ruelle aboutissant à la rivière. Elle avait intérieurement des différences de niveau qui faisaient trébucher.— (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1897)
C'est ainsi que trébuche celui qui sent qu'on croit qu'il va trébucher.— (André Gide, Journal, dimanche 1er novembre 1915)
Péniblement, il se releva et regagna, en trébuchant, sa place.— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
Il se souvenait du silence, du ciel couleur d'étain, des cristaux de givre qui lui écorchaient le nez, les joues ; de cette gadoue, neige et boue qui le faisait trébucher.— (Irène Chauvy, L'affaire des glacières: Roman policier historique, Plombières-les-Bains : Éditions Ex-Aequo, 2017, chapitre 21)
Nous suivons avec peine, à travers des champs et des prairies coupées de haies. Nous trébuchons contre un bœuf étendu.— (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
Jimmy le faisait méchamment trébucher, en le happant du crochet de sa grosse canne blanche, et les deux hommes tombaient à terre, ensemble.— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Je ne vous ai point oublié, je ne vous oublierai jamais, soyez-en sûr ; si dans cette existence périlleuse d’un enfant perdu je n’ai pas trébuché, je ne suis pas tombé, c’est à vous que je le dois, à vos leçons, à vos exemples, ô mon vieux maître !— (Hector Malot, Sans famille, 1878)
Il n’y a pas à dire, mais quand les dieux ou les destins, comme vous voudrez, ont décidé qu’ils vous feraient trébucher sur la route de la gloire ou de la fortune, il est inutile de regimber.— (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
Probablement toutes ces réponses à la fois et aussi, inévitablement, ce que nous percevons tous les jours, chaque fois que nous trébuchons, tant physiquement que moralement, chaque fois qu’un être cher meurt, qu’un enfant désiré naît, qu’une maladie nous plie en deux.— (Ollivier Dyens, La Condition inhumaine. Essai sur l’effroi technologique, Flammarion, 2008, page 33)