emporter \ɑ̃.pɔʁ.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’emporter)
Ces conjectures et ces raisonnements se pressaient dans la cervelle de Scaër, pendant que les assassins fuyaient en emportant ce qu'on appelle en style judiciaire le corps du délit.— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 142)
Une cage à serins était pendue au plafond ; les oiseaux avaient été emportés, mais la mangeoire était pleine de chenevis.— (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
La viticulture auvergnate fut à son apogée vers le milieu du XIXe siècle Les bateaux qui descendaient l’Allier emportaient des vins d’Auvergne jusqu’à Paris.— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Un matin du mois de Juin, il mousine un petit crachin froid. Un gros camion vient de quitter le Champ du Trou : il emporte nos meubles.— (Bernard Kuntz, Planète Rimbe, Éditions Edilivre, 2007, page 160)
Il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond.— (Franc-Nohain , Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
Son cheval prit le mors aux dents et l’emporta à travers les champs.
Il eut le bras emporté par un obus.
Trois ans après, Burrhus mourait de maladie ou empoisonné. Ceux qui crurent sa mort naturelle dirent qu'il avait été emporté par une esquinancie qui lui avait fait perdre tout d'un coup la respiration ; .— (U. Barrière, « BURRHUS (Africanus) », dans le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 56 (4e du supplément), Paris : chez Garnier frères, 1845, p. 32)
Il ne retira de sa créance qu’un millier de francs, les frais emportèrent le reste.
Le jus de citron emporte les taches d’encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.
Les canons et les fusils, les torpilleurs et les cuirassés, la poudre et la dynamite, la fumée et le massacre emportent des milliards, des sommes plus que suffisantes à nourrir tout ce que l’Europe compte de faméliques et de va-nu-pieds.— (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
Ce remède emporte la fièvre.
Lui non plus n’aurait pas voulu choquer Jim par son manque de délicatesse, mais sa nature brutale subitement l’emportait.— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
La colère l’emporta bien loin.—
Se laisser emporter à sa vengeance.
La douleur l’a emporté jusqu’à dire, jusqu’à faire…
La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.
Il emporta l’avantage sur tous ses rivaux.
Dans son art il emporte le prix.
Il emporta la gloire d’avoir triomphé de l’ennemi.
Cet homme a tant de crédit qu’il emporte tout ce qu’il veut.
Il emporta cette affaire à force de sollicitations.
Un soin particulier doit donc être apporté, dans la discussion des options, à la vérification de la conformité aux principes et règles supérieurs, qu’ils soient constitutionnels, internationaux ou européens, ainsi qu’aux conséquences indirectes que la modification législative envisagée est susceptible d’emporter sur d’autres pans du droit.— (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
Quand bien même seraient-ils cinq mille ! s’emporta le lieutenant qui, décidément, me surprenait par la hargne qu’il démontrait. On n’a point éprouvé deux jours d’emmouscaillement dans cette forêt du diable pour s’en retourner quinauds.— (Camille Bouchard, Un massacre magnifique, Éditions Hurtubise, 2010, page 236)
Eh bien ! jurez, sacrez, emportez-vous, votre contraction peut vous faire encore plus de mal que la colère.— (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
Les chevaux s’emportèrent et la voiture versa.
Note :
→ Modifier la liste d’anagrammes